Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a annoncé deux décisions importantes à Alger : la première relative à la construction, avant l'été 2014, de 20 centrales photovoltaïques qui devraient réduire les tensions sur l'offre d'électricité, à l'origine de coupures dans les périodes de pic de consommation et la seconde est la fermeture par le groupe Sonatrach du complexe des matières plastiques de Skikda pour absence de rentabilité. Ainsi et en marge de la séance des questions orales au Conseil de la Nation, M. Yousfi annonce que "Nous avons décidé de construire une vingtaine de centrales photovoltaïques d'ici l'été 2014 qui vont participer à la satisfaction des besoins nationaux en électricité, notamment durant l'été". Le ministre a indiqué, en outre que l'Algérie recourra à l'importation des centrales, dans un premier temps. Mais, à l'avenir, ces centrales seront construites "avec nos propres moyens avec la mise en service de l'usine de panneaux photovoltaïques de Rouiba". D'ailleurs, elle avait à plusieurs reprises exprimé sa disponibilité à participer à des projets d'exportation d'électricité renouvelable mais avait aussi conditionné sa participation par un partage de financements, une ouverture plus conséquente du marché européen de l'électricité et un transfert de la technologie. C'est ainsi que M. Yousfi ajoute que "Le projet est en phase d'acquisition des équipements" tout en s'abstenant de toute annonce d'un quelconque chiffre sur sa capacité de production électrique. Quant au montage des centrales, il sera, comme le précise le premier responsable du secteur de l'Energie et des Mines, assuré par Sonelgaz et les fournisseurs des équipements. Il est vrai que pour 2030, le secteur de l'énergie ambitionne de construire 60 centrales électriques et photovoltaïques ainsi que des éoliennes. Et justement, une éolienne d'une capacité de 10 MW est en cours de construction à Adrar. Les travaux de sa réalisation seront achevés avant fin 2013, a également annoncé le ministre. Enfin, il est utile de rappeler que l'Algérie a lancé un ambitieux programme de développement des énergies renouvelables de 22 000 MW qui sera réalisé à l'horizon 2030, dont 10 000 MW pourraient être dédiés à l'exportation si certaines conditions s'y prêtent.
Un méga complexe pétrochimique pour remplacer le complexe des matières plastiques de Skikda Concernant la fermeture par le groupe Sonatrach du complexe des matières plastiques de Skikda pour absence de rentabilité, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a bien précisé que "Sonatrach va construire un méga complexe pétrochimique qui va remplacer le complexe des matières plastiques de Skikda, dont la décision de fermeture définitive a été prise". Le ministre n'a d'ailleurs pas omis d'assurer que les travailleurs de cette usine seront répartis sur les autres sites de production du groupe. C'est ainsi qu'il a indiqué que les travailleurs du complexe seront répartis sur les autres unités de production du groupe pétrolier en affirmant que "leurs acquis et droits seront préservés". L'usine de Skikda construite en 1978 est considérée comme l'une des plus grandes d'Afrique avec une production de 120 000 tonnes d'éthylène. Mais, il faut reconnaitre, tout de même, que pour le moment, elle est loin de rivaliser avec les grands complexes mondiaux, dont la production d'éthylène dépasse un million de tonnes par an. Et en annonçant les chiffres, le ministre remarque une baisse vertigineuse de la production globale du complexe entre 2010 et 2012, et qui n'a pas dépassé au total 37% de ses capacités installées. Le recul de la production, couplé à un déficit financier, cumulé depuis des années, en raison de la hausse des coûts de production, a aggravé la situation du complexe de Skikda. L'unité de production d'éthylène, à l'arrêt depuis mars 2010 en raison d'un incident, n'a pas dépassé, lorsqu'elle était opérationnelle, 40% de ses capacités de production, précise le ministre. S'agissant de la décision de la démolition de l'unité des produits distillés, elle sera prise à la lumière des résultats des études du nouveau complexe, déjà entamées. Quant à l'unité de polyéthylène, également à l'arrêt depuis 2006 pour des raisons économiques et de sécurité, elle ne sera pas rénovée, car ses capacités de production de 48 000 tonnes par an ne sont pas rentables, eu égard à l'important objectif de production que se fixe le groupe Sonatrach en la matière. Et c'est ainsi que pour concrétiser ses projets et surtout celui la valorisation des 5 millions de tonnes de naphta produit par an à Skikda, Sonatrach ambitionne donc de construire en partenariat un nouveau complexe de taille mondiale, en mesure d'atteindre cet objectif. Le complexe produira alors des intrants destinés essentiellement aux industries pharmaceutiques, du papier et des peintures. Enfin, le ministre de l'Energie et des Mines, prévoit que la réalisation de ce projet, considéré comme l'un des plus grands au monde dans le secteur de la pétrochimie, prendra quatre ans.