Poursuivant les auditions des membres du gouvernement, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a consacré hier une séance au secteur de la petite et moyenne entreprise et de l'artisanat. Il en ressort ainsi que ce secteur s'affirme aujourd'hui comme un acteur important dans la politique nationale de développement économique. Cette position lui a été conférée grâce aux efforts des pouvoirs publics engagés au niveau de plusieurs secteurs et matérialisés par les mesures incitatives prises dans le cadre des dispositifs de soutien et d'accompagnement de plusieurs filières telles que la filière agroalimentaire (amont agricole, agro-industriel), la filière pêche et ressources halieutiques et la filière services avec l'émergence d'un potentiel de petites et moyennes entreprises spécialisées dans les services aux entreprises. Toutes ces actions convergent vers la consolidation et l'élargissement des activités rentables et ont été marquées par deux périodes importantes. La mise en œuvre du programme présidentiel durant la période 1999-2007 a été décisive pour la promotion et le développement de la petite et moyenne entreprise confortée par la volonté politique des pouvoirs publics, et réitérée dans les programmes du gouvernement. Cette démarche, renouvelée régulièrement, a permis de capitaliser un acquis institutionnel incontestable dans la promotion et le développement des petites moyennes entreprises et des activités artisanales. En 2001, la loi d'orientation portant promotion de la petite et moyenne entreprise a consacré définitivement le rôle et la place de la petite et moyenne entreprise dans la sphère économique en fixant les mesures d'aides et de soutien visant à promouvoir leur compétitivité. A partir de 2003, le début d'occupation de la sphère réelle, à travers la réorganisation de l'édifice institutionnel du secteur de la petite et moyenne entreprise et de l'artisanat, a donné à celui-ci une dimension réelle d'animateur économique et de la proximité à l'intérieur du pays, élargi son champ d'intervention et permis l'engagement d'une stratégie de développement de l'artisanat pour arrimer ce potentiel à la dynamique globale de développement économique. En termes chiffrés, à fin 2006, il a été enregistré un total de 376.767 PME, dont 269.806 petites et moyennes entreprises privées, 739 petites et moyennes entreprises publiques et 106.222 activités artisanales et qui ont généré 1.252.707 emplois. A fin 2007, les estimations situent à quelque 420.000 le nombre des petites et moyennes entreprises dont 296.000 privées et 130.000 activités artisanales. La croissance annuelle du nombre de petites et moyennes entreprises a été de l'ordre de 10% représentant la création de plus de 30.000 nouvelles petites et moyennes entreprises formellement déclarées qui viennent s'ajouter au tissu existant des entreprises. Aussi, ce rythme de croissance annuelle qui traduit une amélioration sensible dans le climat des investissements conforté par les différents dispositifs de soutien et la pertinence des mesures incitatives, permettra de dépasser, à l'horizon 2009, l'objectif de 100.000 petites et moyennes entreprises fixé dans le programme du Président de la République. Pour ce qui est de l'amélioration de l'environnement immédiat de l'entreprise, la création des mécanismes de garantie des crédits aux petites et moyennes entreprises a permis d'introduire une nouvelle culture entrepreneuriale dans les comportements des chefs d'entreprise et d'affirmer une critériologie objective dans l'appréciation du risque par les banques. A fin juillet 2007, le Fonds de garantie des crédits aux petites et moyennes entreprises a accordé 206 garanties pour un montant global garanti de 5,2 milliards de DA correspondant à un coût total des projets de 20,6 milliards de DA. Cette dernière a accordé fin août 2007, 22 garanties pour un montant de 544,3 millions de DA. Le nombre des dossiers en cours de traitement s'élève à 41 pour un montant total de 1,3 milliard de DA. Par ailleurs, la compétitivité des petites et moyennes entreprises a été au centre des préoccupations des pouvoirs publics. Le programme national de mise à niveau, qui puise son essence et sa légitimité des dispositions de la loi d'orientation N° 01.18 du 12 décembre 2001 portant promotion de la petite et moyenne entreprise, a démarré au mois de février 2007. Aussi, le programme Euro-développement de la petite et moyenne entreprise a impacté des résultats positifs. A fin juin 2007, 448 petites et moyennes entreprises sont entrées dans un processus réel de mise à niveau, dont la répartition par région donne 36% pour le centre, 34% pour l'Est, 19% pour l'Ouest et 11% pour le Sud. C'est dire que les activités du programme ont eu une emprise large sur l'ensemble du territoire national. Les secteurs d'activité concernés sont surtout l'agroalimentaire de l'ordre de 28%, l'industrie chimique 11%, les matériaux de construction 11%, l'industrie mécanique et métallurgie 11%, l'industrie électrique 8%, le textile et l'habillement 6%. Le programme a eu un impact positif sur l'amélioration de la compétitivité des entreprises dans la mesure où les actions de mise à niveau ont permis d'améliorer l'organisation, la structure des coûts, la qualité et le management de leur entreprise. Il faut savoir que dans le cadre du programme indicatif national 2008-2010, un nouveau programme de la petite et moyenne entreprise a été finalisé pour un montant de 40 millions d'euros avec la Commission Européenne et vise la consolidation des acquis du programme Euro-développement de la petite et moyenne entreprise, complétés par des actions portant sur les systèmes d'assurance qualité et les nouvelles technologies de l'information, comme facteurs décisifs de la compétitivité des petites et moyennes entreprises. A la fin de l'évaluation du secteur, le président de la République a affirmé que le secteur de la petite et moyenne entreprise et de l'artisanat est aujourd'hui considéré comme un élément important dans le développement économique et l'acteur déterminant dans la séquence nouvelle, celle de la diversification économique et de la résorption du chômage. En effet, a indiqué le chef de l'Etat, les défis et les enjeux de la prochaine décennie placent la petite et moyenne entreprise au centre du débat économique notamment en matière de création d'emplois et de valeur ajoutée : la création d'emplois comme réponse concrète aux besoins des jeunes diplômés dont le nombre ira crescendo chaque année, la contribution dans la formation de la valeur ajoutée dans une perspective de substitution aux importations et comme alternative de développement hors hydrocarbures. Se référant aux différents mécanismes mis en place par l'Etat pour le développement des petites et moyennes entreprises et leur modernisation ainsi que l'organisation nouvelle mise en place et destinée à prendre en charge l'aménagement des zones industrielles et des zones d'activités, le chef de l'Etat a souligné, toutefois, la nécessité de poursuivre ces efforts pour permettre à notre pays de se doter d'un tissu d'entreprises à la hauteur de ses potentialités créatives et des capacités de son marché. Les efforts devront à terme, a ajouté le chef de l'Etat, tendre à la poursuite du processus de mise à niveau de nos entreprises, processus qui requiert davantage d'efforts et de suivi pour en évaluer les impacts sur les conditions de fonctionnement et de management de nos entreprises. Le président Bouteflika a, par ailleurs, précisé que le développement de notre tissu d'entreprises ne peut s'accommoder de l'économie parasitaire qui porte grandement atteinte au développement national et qui doit être éradiquée avec la mobilisation de tous les services de l'Etat. Evoquant le segment particulier de l'artisanat, le chef de l'Etat a rappelé que l'artisanat constitue un levier incontournable pour la valorisation de nos potentialités locales et un créneau crédible pour la promotion d'activités productives. Les actions menées par le secteur pour le développement de ce segment, pour méritoires qu'elles soient, ne doivent pas nous faire oublier, a souligné le président de la République, les retards accumulés dans la préservation de beaucoup de métiers. Aussi, les moyens de protection de l'artisanat traditionnel et de transmission de son savoir-faire devront-ils requérir davantage l'attention des pouvoirs publics pour assurer la survivance et la valorisation d'une des formes d'expression authentiques du génie national, devait conclure le président Bouteflika.