Des masses de Sud-Africains s'étaient levées à l'aube, bravant la pluie, pour emprunter des transports en commun jusqu'au stade, où la cérémonie officielle d'hommage au père de la Nation aurait dû commencer à 11h00, mais avait pris du retard. Les délégations étrangères se sont succédé à un rythme soutenu sur les aéroports de Johannesburg et Pretoria. Une centaine de dirigeants assistaient à la cérémonie, ainsi que des dizaines d'anciens leaders, des personnalités du monde du sport ou de la culture, qui se sont retrouvées dans les gradins avec quelque 80 000 personnes.
… Il était unique Le président Jacob Zuma s'est engagé à continuer le travail de Nelson Mandela en faveur d'une Afrique du Sud démocratique, débarrassée de la pauvreté, soulignant le caractère unique du père de la Nation arc-en-ciel, lors de la cérémonie en son honneur mardi à Soweto. Il n'y a personne comme Madiba, il était unique, a-t-il dit à plusieurs reprises, utilisant le nom de clan du héros de la lutte anti-apartheid et premier président noir d'Afrique du Sud. Cette phrase est la traduction du xhosa Ake Kho o fana naje, titre d'une chanson de la lutte contre le régime ségrégationniste. Cette chanson est l'une des meilleures descriptions de notre icône mondiale, selon M. Zuma. En son honneur, nous nous engageons à continuer de construire une Nation basée sur les valeurs démocratiques de dignité humaine et de liberté, a-t-il poursuivi. Nous allons continuer à bâtir une Nation débarrassée de la pauvreté, de la faim et des sans-abri. Repose en paix notre père et notre héros, a-t-il dit en conclusion. La première puissance économique du continent reste très inégalitaire avec plus de la moitié de sa population sous le seuil de pauvreté (moins de 50 euros par personne et par mois). Le président Zuma, au pouvoir depuis 2009, a été hué à son arrivée dans le grand stade Soccer City de Soweto, par une partie de l'assemblée. Mais il a pu prononcer son discours sans heurt et a été applaudi à la fin.
Poignée de mains historique Obama-Castro Le président américain Barack Obama a serré la main de son homologue cubain Raul Castro, pendant l'hommage rendu à Nelson Mandela à Soweto. M. Obama a offert cette poignée de mains historique avant de monter à la tribune pour prononcer son discours, témoignant ainsi une nouvelle fois de sa volonté de se rapprocher des ennemis des Etats-Unis, a expliqué le responsable. Les deux pays sont en froid depuis le début des années 1960. Les images de la télévision sud-africaine, qui retransmettait la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela, ont montré cette poignée de mains. Barack Obama et Raul Castro ont échangé quelques mots avant que le président américain ne donne l'accolade à son homologue brésilienne Dilma Rousseff qui se tenait aux côtés du leader cubain dans la tribune du stade Soccer City de Soweto. Washington a rompu ses relations diplomatiques avec La Havane en 1961, après la prise de pouvoir de Fidel Castro en 1959 et la nationalisation des biens américains sur l'île. Un embargo américain a été décrété en 1962 sous l'administration de John F. Kennedy. Les deux pays entretiennent toutefois des sections d'intérêts consulaires qui font office d'ambassades. Le 9 novembre dernier, s'exprimant devant des milieux anticastristes à Miami, Barack Obama avait estimé que les Etats-Unis devaient revoir leur politique vis-à-vis de Cuba, tout en maintenant l'objectif d'aider à une libéralisation de l'île. Il faut garder à l'esprit que lorsque (Fidel) Castro est arrivé au pouvoir, je venais juste de naître. Il est insensé de croire que les mesures mises en place en 1961 sont toujours aussi efficaces aujourd'hui, à l'ère d'internet et de Google, avait-il déclaré.