C'est aujourd'hui que l'Algérie célébrera la commémoration du 53e anniversaire des manifestations populaires historiques du 11 Décembre 1960, dans un climat marqué par la visite du Premier ministre français, Jean Marc Ayrault en Algérie, dans les prochains jours. Les manifestations historiques du 11 Décembre 1960 resteront, à jamais, dans la mémoire et les esprits des Algériens. Cette date phare de l'histoire du pays était un moment décisif dans le dénouement de la guerre d'Algérie. Il y a un demi-siècle, le peuple algérien investissait les rues de la capitale, mais aussi d'autres villes du pays, et manifestait contre l'occupant français. "Jetez la Révolution dans la rue et elle sera portée à bras-le-corps par tout le peuple", c'est avec ces termes que le chef historique de la guerre d'Algérie, Larbi Ben M'hidi, a voulu donner au peuple algérien sa place dans la guerre de Libération. Cette phrase s'est concrétisée sur la réalité en un certain jour hivernal du mois de décembre 1960. Tous les Algériens : enfants, femmes, vieillards ont pris part à cette très grande démonstration refusant la colonisation, une réaction populaire massive contre les opérations de ratissage militaires dans les villages et les montagnes, les actes d'oppression et les colons qui usaient impunément de violence et procédaient à la liquidation physique des citoyens faisant fi des lois internationales et des droits civiques. Selon les témoignages des anciens combattants, les manifestations ont fait un saccage. Il y a eu des morts partout, tués par les colonisateurs. La manifestation a commencé dans la capitale, et a pris rapidement de l'ampleur pour atteindre les autres wilayas. Bien organisée et encadrée par les militants des Wilayas III et Wilaya IV, arborant l'emblème national, scandant "Algérie algérienne", "Algérie musulmane", "Vive le FLN", la marche sera un déferlement sans précédent. Ces manifestations ont mis à nu, encore une fois, les méthodes de répression barbares utilisées par l'occupant français contre le peuple algérien. Au plan international, les manifestations du 11 Décembre 1960 ont eu, également, le mérite de faire entendre la voix de l'Algérie au niveau des organisations internationales. En effet, quelques jours après ces évènements, l'Assemblée générale de l'ONU adoptait une résolution reconnaissant le droit du peuple algérien à l'autodétermination et à l'indépendance. Les manifestations du 11 décembre ont eu, aussi, pour conséquence l'élargissement, à travers le monde, du cercle de soutien à la cause algérienne et à la lutte du peuple algérien pour son indépendance et sa liberté. 50 ans après cette répression sanglante, les Algériens attendent toujours la repentance de la part de l'Etat français. En dépit que des innocents, dont des enfants, ont été tués sauvagement durant ces manifestations, les Français n'ont toujours pas reconnu leurs multiples crimes en Algérie. Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, effectuera les 16 et 17 décembre une visite en Algérie. Sera-t-il question lors de cette visite d'aborder la question de la repentance ? Certainement non ! Vu que même le président de la République française, François Hollande est passé inaperçu sur ce point, lors de sa dernière visite en Algérie. Le Président François Hollande, comme tous ses prédécesseurs, a depuis son accession à la présidence de la République, refusé de discuter de la repentance de la France, sur une occupation à feu et à sang de l'Algérie durant 132 ans. En effet, les évènements du 11 décembre ne sont qu'une goutte parmi tant d'autres crimes commis en Algérie.