L'Iran a dénoncé hier la décision des Etats-Unis d'étoffer sa liste noire des entités soupçonnées de contourner le programme de sanctions contre Téhéran, estimant qu'elle était contraire à l'esprit de l'accord de Genève sur le nucléaire iranien. Le geste américain est contraire à l'esprit de l'accord de Genève dans lequel les grandes puissances s'engagent à ne pas décréter de nouvelles sanctions contre l'Iran, a affirmé le négociateur iranien Abbas Araghchi, cité par l'agence Fars. Nous examinons la situation et nous aurons une réaction appropriée, a-t-il ajouté, au lendemain de l'interruption à Vienne des négociations techniques sur l'application de l'accord. En application de sanctions existantes, les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir ajouté à leur liste noire une dizaine d'entreprises et d'individus, en majorité iraniens, soupçonnés de commercer illégalement avec l'Iran. Ces sociétés et dirigeants verront leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés, et toute société américaine ou faisant des affaires aux Etats-Unis a désormais interdiction de commercer avec eux. Selon l'agence Mehr, citant des sources informées, les négociations qui duraient depuis lundi entre l'équipe d'experts iraniens et les représentants des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont été stoppées en raison des nouvelles sanctions américaines et du manque d'implication des Américains dans l'accord de Genève. L'Union européenne avait auparavant affirmé que la poursuite du travail était nécessaire après quatre jours de discussions à Vienne. Des consultations auront lieu dans les capitales, en espérant que les négociations techniques reprendront bientôt, avait expliqué Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Selon l'accord signé le 24 novembre à Genève, qui vise à donner des garanties à la communauté internationale de la nature purement pacifique du programme nucléaire de Téhéran, l'Iran doit limiter pendant six mois ses activités nucléaires en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales. L'Union européenne et l'administration américaine se sont également engagées à ne pas décréter de nouvelles sanctions liées au nucléaire.
L'UE attend une reprise prochaine des négociations techniques L'Union européenne attend une reprise prochaine des négociations entre des experts techniques des six puissances diplomatiques majeures et l'Iran sur l'application de l'accord de Genève, interrompues par le retour des négociateurs iraniens pour consultation à Téhéran, a annoncé vendredi l'Union européenne. La poursuite du travail est nécessaire après quatre jours de discussions à Vienne, a annoncé Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Des consultations vont à présent avoir lieu dans les capitales dans l'attente d'une reprise prochaine des négociations techniques, a-t-il ajouté. Les discussions longues et détaillées menées à Vienne reflètent la complexité des questions techniques liées à l'application de l'accord de Genève, a-t-il fait valoir. Plus tôt, l'agence officielle Irna avait annoncé le retour à Téhéran de l'équipe d'experts iraniens, alors qu'on attendait une poursuite des pourparlers vendredi. L'équipe de négociateurs iraniens a interrompu les négociations avec l'équipe d'experts du 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne, ndlr) pour des consultations avec Téhéran, a déclaré un négociateur iranien, sans préciser les raisons de cette décision, selon Irna. Cette décision intervient après que les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir ajouté à leur liste noire une dizaine d'entreprises et d'individus soupçonnés de contourner le programme de sanctions internationales contre l'Iran. L'accord de Genève conclu entre l'Iran et le groupe 5+1 prévoit qu'il n'y aura pas de nouvelles sanctions contre l'Iran durant la période intérimaire de six mois pendant laquelle l'Iran a accepté de geler le développement de son programme nucléaire.