Il faut le dire de suite, la visite du Premier ministre français en Algérie, M. François Ayrault a été bien fructueuse et à la hauteur des espérances des deux parties puisqu'elle a été sanctionnée par la signature de pas moins de 22 accords et des satisfactions de part et d'autre et ce, dans tous les domaines. Les accords conclus entre les deux pays portent notamment sur le dialogue politique et le fonctionnement du Comité intergouvernemental de haut niveau, la suppression réciproque des visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de services, ainsi que sur l'assistance technique dans le domaine des transports. D'autre part , treize accords de partenariat ont été signés entre les deux parties. Les accords signés à la clôture des travaux de la rencontre économique algéro-française dans le secteur de l'industrie portent sur la création d'une école des métiers de l'industrie ainsi qu'une école nationale d'économie industrielle. Ainsi et dans sa dernière allocution prononcée à l'Ecole nationale polytechnique d'Oran, en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, M. Ayrault a précisé que l'Algérie et la France ont réalisé de grands projets ensemble à l'instar des usines de ciment Lafarge et de voitures Renault. "Il nous reste à élever le niveau technologique et développer des nouvelles filières dans cette coopération", a t-il ajouté. Evoquant la coopération dans le domaine de l'enseignement entre les deux pays, le Premier ministre français a estimé que l'éducation constitue un volet essentiel de partenariat entre les deux pays. "Avec près de trois millions d'euros, la France consacre à l'Algérie son premier budget dans le domaine de la coopération universitaire", a-t-il souligné. En résumé et selon le Premier ministre français l'Algérie et la France ont réalisé des avancées remarquables en matière de partenariat d'égal à égal. Et pour être plus général, un communiqué conjoint rendu public à l'issue de la visite officielle du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, en Algérie, indique que les deux parties "ont réaffirmé leur volonté de poursuivre et d'intensifier la coopération bilatérale, sur la base des axes prioritaires identifiés dans le document cadre de partenariat, signé le 19 décembre à Alger, au bénéfice des deux pays". C'est alors qu'elles soulignent "avec satisfaction les nombreuses avancées réalisées, en particulier dans la coopération pour la modernisation des systèmes éducatifs, de formation professionnelle et d'enseignement supérieur et pour l'employabilité des jeunes". Sur le plan économique, les deux parties ont également exprimé leur volonté de maintenir un "haut niveau" d'échanges en "valorisant" la dimension partenariale de leur relation économique. Ce partenariat a été notamment marqué par la tenue de la 1ère session du comité mixte économique franco-algérien (COMEFA) le 28 novembre à Paris, et par les nombreux partenariats noués entre entreprises françaises et algériennes au cours de l'année 2013. L'Algérie et la France "ont ainsi salué les avancées enregistrées dans le cadre de la mission confiée aux hauts responsables chargés de la coopération industrielle et technologique". Les deux parties "s'accordent notamment à faire progresser leur collaboration dans le domaine du calcul haute performance pour appuyer les capacités de recherche, mais aussi améliorer la compétitivité du secteur industriel". D'autre part, l'Algérie et la France "souhaitent développer leur coopération dans le domaine spatial notamment entre leurs deux agences, le CNES et l'ASAL". Les deux pays "conviennent d'approfondir leur coopération dans le domaine des applications civiles des technologies nucléaires par le renforcement de leur expertise scientifique et technique, et à cette fin, mettent en place un partenariat structuré entre le CEA et le COMENA".
Au sujet du Mali et de la RASD Sur le plan politique "Les deux pays ont noté avec satisfaction les développements positifs intervenus récemment au Mali, notamment à travers la réussite de la tenue de l'élection présidentielle et des élections législatives qui représentent une étape décisive pour le parachèvement du processus de retour à la légitimité démocratique", indique le communiqué conjoint. L'Algérie et la France ont souligné aussi "l'importance d'un dialogue national inclusif entre les Maliens, de nature à aboutir à l'établissement d'une paix durable, dans le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de ce pays, à assurer la réconciliation nationale et à permettre aux populations de toutes les régions du pays de bénéficier de l'effort de développement économique et social". Au sujet du Sahara occidental, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) à Alger, Brahim Ghali, a jugé "positive" la position de la France sur le règlement du conflit du Sahara occidental exprimée dans un communiqué conjoint (Algérie-France). "Nous considérons que la position exprimée par la France, sur le Sahara occidental, dans ce communiqué conjoint signé par le Premier ministre algérien et son homologue français, est positive", a indiqué M. Ghali dans une déclaration à l'APS. Le responsable sahraoui a estimé, dans ce contexte, que le contenu du communiqué relatif à la question du Sahara Occidental "s'inscrit totalement", aussi, "avec les résolutions adoptées annuellement par le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) consacrant le droit du peuple sahraoui à un référendum d'autodétermination".
Des perspectives L'Algérie et la France ont réaffirmé leur volonté d'intensifier leur coopération bilatérale en matière de culture, d'éducation et d'enseignement supérieur. Pour ce faire, les deux pays ont décidé d'engager un processus de refondation au moment où le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue français ont invité les institutions compétentes à le finaliser pour le rendre effectif au plus vite en 2014. Les deux parties sont convenues, également, de renforcer leur coopération dans le domaine de la gouvernance, notamment en matière de coopération décentralisée et de formation des cadres des collectivités locales. Elles "se réjouissent" de l'ouverture, en 2014, d'un centre franco-algérien des métiers de l'énergie et de l'électricité. Les deux pays se sont engagés à finaliser, au premier trimestre 2014, les négociations, ouvertes au lendemain de la visite d'Etat de décembre 2012, sur la définition d'un statut conventionnel pour le centre culturel algérien et pour l'école algérienne à Paris. Ils se sont aussi engagés à finaliser, au premier trimestre 2014, les modalités d'ouverture des deux nouvelles écoles françaises à Oran et Annaba, comme décidé en décembre 2012. D'autre part, une Déclaration d'intention dans le domaine de l'urbanisme, un accord sur un programme d'échanges culturels pour la période 2014-2016 ainsi qu'une Déclaration d'intention pour la mise en place d'un centre d'excellence des métiers de l'énergie et de l'électricité figurent également parmi les documents signés. Ainsi et pour résumer l'état actuel des relations entre les deux pays, cédons la parole au Premier ministre français qui met en exergue la qualité "exceptionnelle" des relations entre les deux pays avant de souligner l'importance du dialogue renoué entre Alger et Paris sur de nombreux sujets. "Les relations de confiance, tissées depuis un an entre l'Algérie et la France, nous permettent d'ouvrir de nouvelles perspectives, dans un climat apaisé, pour un partenariat ambitieux, d'égal à égal", avait-il conclu. Sans commentaire.