Le Directeur général adjoint en charge du Business Group Mines d'AREVA, M. Olivier Wantz a eu avant-hier une longue séance de travail avec les responsables du ministère nigérien des Mines relative aux négociations d'un nouveau contrat sur l'exploitation de l'uranium, a indiqué un conseiller du ministre des Mines. Cette source n'a cependant pas pu donner davantage de précisions sur l'état d'avancement des négociations. Au cours de son séjour dont la durée n'est pas connue, M. Wantz doit s'entretenir avec le président du Niger, Mahamadou Issoufou qui était un ancien cadre d'Areva. Niamey et Areva, groupe détenu à plus de 80% par l'Etat français, doivent renégocier un accord d'exploitation de l'uranium pour les dix prochaines années, des discussions qui occasionnent un bras de fer intense entre les deux partenaires. Dans un entretien diffusé avant-hier sur la radio publique nigérienne, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Mohamed Bazoum, a expliqué que ces discussions butent sur le refus d'Areva de voir s'appliquer à ses sociétés, le nouveau code minier du Niger de 2006, qui devrait générer plus de ressources à son pays. La convention qui vient d'expirer (au 31 décembre 2013) est une convention dont la fiscalité relève d'une loi de 1993. Nous avons dans le cadre du code minier 2006 envisagé une autre fiscalité propre à donner plus de ressources à l'Etat du Niger, a indiqué M. Bazoum fraichement élu à la tête du parti au pouvoir. Nous sommes dans les discussions nous ne nous sommes pas encore entendus: Areva dit que nous +on reste dans la loi de 1993+, et nous, nous disons 2006, a-t-il dit. Selon le ministre les deux partenaires tentent de trouver un compromis. Si un nouvel accord est conclu ce ne sera pas sur la base de la loi de 1993 comme le veut d'Areva et ce ne sera pas non plus sur celle de 2006, a-t-il souligné. C'est indéniable que le cours de l'uranium a baissé sur le marché, cela peut nous amener à écouter les arguments d'Areva quand elle dit que: " si je dois mettre en œuvre la fiscalité de 2006, financièrement les sociétés ne vont pas tenir, on va les fermer ", a laissé entendre le ministre. Nous on n'a aucun intérêt que les sociétés ferment, a-t-il avoué.
Fermeture des mines pour maintenance A Paris, un porte-parole d'Areva a indiqué avant-hier que les négociations se poursuivent, refusant de commenter leur éventuelle avancée. Les deux mines sont fermées pour maintenance au moins jusqu'à la mi-janvier sans que ces opérations régulières aient le moindre lien avec les discussions en cours, a-t-on appris de même source. Niamey et Areva, groupe détenu à plus de 80% par l'Etat français, doivent renégocier un accord d'exploitation de l'uranium nigérien pour les dix prochaines années, après l'arrivée à terme des précédents contrats le 31 décembre 2013. Les négociations se poursuivent, a indiqué un porte-parole d'Areva, refusant de commenter l'avancée des négociations. Ces tractations occasionnent un bras de fer intense entre les deux partenaires, qui a notamment pour enjeu les recettes de l'Etat nigérien, quatrième producteur mondial d'uranium mais aussi l'un des pays les plus pauvres du monde. La Somaïr et la Cominak, les deux mines exploitées par Areva depuis le début des années 1970 au Niger, dont le groupe extrait 40% de son uranium, ne sont pas soumises à la nouvelle loi minière de 2006, qui porte le taux de redevance minière de l'Etat nigérien jusqu'à 12% de la valeur des ressources extraites, en fonction des profits, alors que les royalties s'élèvent actuellement à 5,5%. C'est une discussion qui intervient dans un moment qui n'est pas nécessairement très facile, parce que les prix du marché de l'uranium, ont plutôt baissé à cause de retards dans le redémarrage de centrales japonaises après la catastrophe de Fukushima, avait fait valoir le patron d'Areva, Luc Oursel, début décembre. Les deux mines ont entretemps été fermées pour maintenance, au moins jusqu'à la mi-janvier, a indiqué le porte-parole d'Areva, évoquant des opérations régulières, sans lien avec les discussions en cours. La campagne de maintenance a commencé mi-décembre pour Cominak et la dernière semaine de décembre à Somaïr, a-t-il précisé. Ce type d'opérations de maintenance a lieu régulièrement. Les opérations menées actuellement consistent à changer les pièces d'usure des équipements sur les deux sites, à procéder au nettoyage des équipements, ce qui nécessite que les installations soient à l'arrêt. Le président nigérien avait estimé début décembre que les négociations avec Areva étaient désormais un jeu d'égal à égal et répété que le partenariat avec le groupe nucléaire devait être équilibré. Selon Areva, plus de 80% des revenus (taxes et dividendes) générés par les mines depuis leur création sont revenus à l'Etat du Niger. Des chiffres que rejette l'ONG Oxfam, pour qui Niamey, entre 1971 et 2010, n'aurait perçu que 459 millions d'euros, soit 13% de la valeur totale des exportations d'uranium évaluées à 3,5 milliards d'euros. Le groupe nucléaire français Areva a indiqué lundi que la renégociation de ses contrats miniers se poursuivait avec l'Etat du Niger, où il a fermé ses deux mines d'uranium pour maintenance au moins jusqu'à la mi-janvier. Niamey et Areva, groupe détenu à plus de 80% par l'Etat français, doivent renégocier un accord d'exploitation de l'uranium nigérien pour les dix prochaines années, après l'arrivée à terme des précédents contrats le 31 décembre 2013.