Le virus mortel de la grippe aviaire H5N1 reste une menace potentielle pour les animaux et les humains à l'échelle mondiale et la possibilité d'une pandémie n'est pas à écarter, met en garde la FAO au cours d'une réunion de bailleurs de fonds à Bamako (Mali), en préparation de la tenue de la conférence internationale sur la grippe aviaire. Tout échec, par un pays quelconque, d'endiguer la maladie, se traduirait par la réapparition de l'infection dans plusieurs autres pays", selon M. Alexander Müller, sous-directeur général de la FAO. En effet, un maillon faible entraînerait un effet domino qui torpillerait tous les acquis. C'est dire que l'heure n'est pas du tout à la complaisance. La conférence mondiale sur la grippe aviaire qui se tient, depuis hier, à Bamako va tenter donc de faire le point sur le développement de la maladie dans le monde. Elle étudiera les stratégies, les vaccins, les dédommagements et la possibilité d'une pandémie humaine. Après les conférences internationales sur la grippe aviaire hautement pathogène (GAHP) tenues à Genève, Beijing et Vienne, Bamako accueille la quatrième rencontre bi-annuelle à l'invitation de l'Union africaine, en coordination avec l'Union européenne et avec l'appui de différents partenaires au développement, dont la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), l'USAID, la GTZ, la Coopération française. Cette rencontre, dont l'importance n'échappe à personne, réunit les ministres de la Santé et de l'Agriculture de nombreux pays qui feront le point du développement de la maladie dans le monde et échangeront des informations sur les stratégies, les vaccins et les diverses formes de dédommagements offerts aux citoyens pour compenser la perte de leur volaille. Les participants travaillent, également, à la conception de stratégies nationales intégrées et coordonnées aux niveaux régional et mondial. A noter, par ailleurs, que plusieurs parties du monde demeurent particulièrement vulnérables en raison de la faiblesse des contributions des bailleurs de fonds, notamment l'Afrique, l'Europe orientale et le Caucase ainsi que l'Indonésie. L'apparition du virus en Afrique, cette année, est source de vives préoccupations. Dés lors, l'Afrique devrait recevoir en priorité les ressources et l'assistance technique dans le cadre de la lutte contre l'influenza aviaire. Et tout le monde est d'accord la dessus. L'Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture lance un appel pour la poursuite des engagements en faveur de certaines parties du monde épargnées, notamment l'Amérique latine et les Caraïbes où les mesures de prévention prises avec les encouragements de la FAO, sur le double plan national et régional, se sont avérées payantes. Une vision à long terme est nécessaire pour remporter la victoire face à l'influenza aviaire hautement pathogène, indique-t-on à la FAO. Des contrôles accrus et une réponse rapide sont indispensables dès lors que des foyers de grippe aviaire sont signalés. En outre, cela permet aussi de neutraliser à temps d'autres maladies animales. La plus grande transparence et le partage des informations sont également indispensables, notamment pour identifier et combattre les différentes souches du virus. Les pays doivent renforcer les mesures d'hygiène et de contrôle des mouvements d'animaux tout au long de la chaîne de production et de commercialisation afin d'obtenir des résultats positifs. Par ailleurs selon la FAO, l'engagement politique des bailleurs de fonds et des pays à risque ainsi que des pays infectés est nécessaire pour assurer le succès de la lutte contre l'influenza aviaire. A titre d'exemple, au VietNam, la stratégie intégrée (surveillance et contrôle, renforcement de l'efficacité des laboratoires, vaccination, abattage) a permis d'éviter une situation désastreuse. Cela n'aurait pas été possible sans le ferme soutien du gouvernement vietnamien et sans l'apport des bailleurs de fonds. Il faut dire que, jusqu'ici, les bailleurs de fonds ont soutenu l'action menée par la FAO pour aider les pays à contrer la maladie. L'organisation onusienne a déjà reçu 76 millions de dollars et des accords prévoient 25 autres millions de dollars alors que les engagements se montent à 60 millions de dollars.