La consommation mondiale d'énergie devrait augmenter de 41% entre 2012 et 2035, très majoritairement tirée par les pays émergents, Chine et Inde en tête, tandis que les énergies fossiles demeureront dominantes, ont estimé les économistes de BP. Dans son quatrième rapport annuel sur la prospective, dont la période d'étude a été rallongée cette année de 5 ans à 2035, les experts du géant pétrolier prévoient que 95% de la croissance de la demande d'énergie au niveau mondial proviendra des économies émergentes. L'usage d'énergie dans les économies avancées de l'Amérique du Nord, de l'Europe et de l'Asie en tant que groupe devrait augmenter très lentement - et commencer à décliner dans les dernières années de la période étudiée, notamment grâce aux améliorations en termes d'efficacité énergétique, explique le rapport. Pour ce qui est du type d'énergie utilisée à l'horizon 2035, BP avance que les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) resteront dominantes, captant encore 81% de parts de marché, contre 86% en 2012. Fait notable, pétrole, gaz et charbon auront chacun la même part de marché, autour de 27%, a souligné Christophe Rülhl, économiste en chef de BP lors d'une conférence mercredi à Londres. Ce sera la première fois dans l'histoire de l'Homme qu'aucune énergie ne sera dominante, a-t-il insisté. De leur côté, les énergies renouvelables progresseront rapidement, pour passer de 2% du marché à 7% en 2035, estime BP. En revanche, l'usage de l'énergie nucléaire stagnera. Le rapport de BP conclut qu'il y aura assez d'énergie pour combler la hausse de la demande, grâce aux nouvelles sources d'énergies telles que le gaz de schiste ou le pétrole de réservoirs compacts et grâce aux avancées technologiques. Toutefois, prévient-il, les pays ne seront pas sur un pied d'égalité en ce qui concerne la sécurité énergétique, avec les Etats-Unis qui atteindront l'autosuffisance tandis que la dépendance aux importations de l'Europe, de la Chine et de l'Inde augmentera. Enfin, les émissions de CO2 devraient augmenter de 29% d'ici 2035, ce qui reste bien au-delà de la trajectoire recommandée par les scientifiques, a souligné M. Rühl. Selon BP, cette croissance des émissions de CO2 proviendra entièrement des pays hors-OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), les émissions en provenance de l'OCDE déclinant de 9%.