Le chef de l'Etat malien, Ibrahim Boubacar Keïta, est arrivé avant-hier à Alger pour une visite de deux jours dans la perspective d'une relance des négociations entre Bamako et les groupes armés du nord bloquées depuis plusieurs mois en vue de trouver une issue à la crise dans cette région du Mali, notamment pour trouver une solution à la question des diplomates otages algériens au Mali. Depuis plusieurs jours la capitale algérienne est le carrefour de rencontres diplomatiques autour de la situation au Sahel et la recherche de consolider la paix et la stabilité dans cette région, un an après l'opération Serval. De ce fait, la visite du chef d'Etat malien a été consacrée à la situation sécuritaire de son pays et de la région, au moment où plusieurs groupes armés du nord du Mali, dont le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), ont accepté une médiation algérienne pour un règlement des différends qui les opposent au pouvoir central malien. Ainsi, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est entretenu avec le président malien, Ibrahim Boubacar Keita. L'entretien s'est déroulé à la résidence Djenane El-Mithak, en présence du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra. Etaient également présents du côté malien, le ministre des Affaires étrangères, Zahabi Ould Sidi Mohamed, le ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké, et le ministre de la Réconciliation nationale, Cheikh Omar Biarrah. Les entretiens entre le chef de l'exécutif et l'hôte de l'Algérie ont été élargis aux membres des deux délégations. Les diplomates algériens retenus en otages au Mali "toujours en vie" Bonne nouvelle pour les familles des diplomates algériens pris en otage au Mali. En effet, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a affirmé hier, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue malien, Zahabi Ould Sidi Mohamed que les diplomates algériens retenus en otages au Mali "sont toujours en vie", formant le vœu de les voir "libérés dans les plus brefs délais". "La libération de ces otages revêt une importance capitale et constitue, de ce fait, une priorité de l'Action algérienne", a indiqué le chef de la diplomatie algérienne. "Les concertations se poursuivent avec des frères aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du Mali", a poursuivi M. Lamamra. Le Consul algérien et ses collaborateurs ont été enlevés le 5 avril 2012 du siège du Consulat algérien à Gao (nord du Mali). Le consul général de Gao et ses six collaborateurs avait été enlevés dans cette ville du nord Mali, en avril 2012, par un groupe terroriste. En septembre de la même année, le Mouvement pour l'unité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui a revendiqué l'enlèvement, avait annoncé avoir exécuté un otage, mais cette information n'a jamais été confirmée par Alger. Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé qu'aucune force étrangère n'était présente sur le territoire algérien. M. Lamamra a fait savoir qu'il n'y avait pas de forces étrangères sur le territoire algérien. Interrogé sur le survol de drones sur la frontière algéro-tunisienne, il a indiqué que "d'après nos informations, il n'y a pas de drones du côté tunisien".
"Parfaite entente" entre l'Algérie et le Mali De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères malien, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a fait part d'une "parfaite entente" entre l'Algérie et le Mali en matière de sécurité régionale. "Il y a une parfaite entente entre l'Algérie et le Mali sur ce qu'il faut faire pour relever les défis communs en matière de sécurité et de coopération régionale et sous-régionale", a indiqué M. Zahabi à la même occasion. "Nous avons eu à travailler avec nos frères algériens sur beaucoup de questions d'intérêt commun, notamment la sécurité aux frontières et la relance de la coopération bilatérale", a-t-il ajouté.