Fort de la reprise de ses ventes en 2013 grâce à sa gamme "low cost" et sa bonne résistance en Europe, Renault table sur une nouvelle hausse cette année et assume de nouveau son vieil objectif de 3 millions de véhicules vendus à terme. Le constructeur automobile français, qui regroupe les marques Renault, Dacia et Renault Samsung Motors, a vu ses ventes mondiales rebondir l'an dernier de 3,1% à 2,63 millions de voitures et de véhicules utilitaires légers, après avoir décroché de 6,3% en 2012, a-t-il annoncé avant-hier. "Ces résultats, nous les avons atteint dans un environnement peu favorable à l'entreprise", a souligné le directeur commercial, Jérôme Stoll, lors d'une conférence de presse. Le groupe a réussi à augmenter sa part de marché de 0,4 point à 9,5% sur un marché européen sinistré grâce à ses nouveautés (la citadine Clio IV et le crossover Captur) et au succès de Dacia, sa marque "low cost". "On n'abandonne pas l'Europe", a insisté M. Stoll. Les immatriculations de voitures neuves ont encore décroché de 1,7% dans l'Union européenne sur toute l'année 2013 mais Renault table sur une timide reprise de 1% des marchés français et européen cette année. Renault a profité du succès de sa gamme "M0", commercialisée en Europe et dans le pourtour méditerranéen sous la marque Dacia mais avec le logo du losange dans les autres régions du globe, où elle s'inscrit dans le milieu de gamme. Elle a représenté 41% de ses ventes en 2013, contre 37% en 2012, a fait savoir M. Stoll. Le groupe a écoulé pour la première fois plus d'un million de ces véhicules et le 4x4 urbain Duster est son modèle le plus vendu. Cette gamme "est clairement une pièce maitresse du développement de notre stratégie à l'international", a relevé le responsable. De plus, elle présente "une rentabilité qui est intéressante", a glissé M. Stoll sans la chiffrer. Le plan de redressement de la filiale coréenne Renault Samsung Motors commence également à porter ses fruits et ses ventes ont progressé de 2,3% sur l'année. "Renault est clairement devenu un groupe international", a rappelé M. Stoll, avec 50,5% de ses ventes réalisées hors d'Europe, quand la proportion chez son concurrent national PSA Peugeot Citroën n'atteint que 42%. Résultat, ce dernier a vu ses ventes globales reculer de 4,9% l'année dernière. Sa progression hors d'Europe a été freinée par le gel de ses activités iraniennes depuis juillet, qui lui a coûté 64 000 unités sur l'année, mais elle atteint quand même 3,8%. Le constructeur a réalisé des ventes record en Russie (+10,7%), a progressé en Argentine, en Inde ou encore en Turquie. Renault espère pouvoir reprendre ses activités en Iran "rapidement", a fait savoir M. Stoll.
Cap sur les 3 millions de véhicules vendus Pour 2014, le groupe table sur "une croissance modérée, de 2%, donc plus faible qu'en 2013 (du marché auto mondial ndlr), toujours porté par la Chine et par une reprise hétérogène des marchés émergents", selon M. Stoll. "Nous nous inscrivons dans une stratégie de croissance rentable (...), nous allons donc la poursuivre en 2014 avec deux priorités: la croissance de nos volumes mondiaux et la poursuite de notre redressement en Europe", a-t-il ajouté. Renault n'a pas renoncé à son objectif de vendre 3 millions de véhicules par an, qu'il espérait initialement atteindre en 2013 dans le cadre de son plan stratégique "Drive the change", a fait savoir M. Stoll. "Ce n'est pas un objectif qui est abandonné, loin de là" mais "qui est reporté", a-t-il assuré. Renault fera un bilan de la première partie de ce plan le 13 février et présentera ses nouveaux objectifs à l'horizon 2016. Le constructeur, qui a beaucoup misé sur l'électrique, a déjà revu à la baisse ses ambitions dans ce domaine. La Bourse n'a pas réagi à ces annonces: le titre était quasi-stable (-0,03% à 67,98 euros) dans un marché stable.