Moins de trois mois de l'élection présidentielle, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika n'a pas encore confirmé officiellement son intention de se présenter à la magistrature suprême une quatrième fois. De leur côté, les politiciens de l'opposition sont divisés au sujet de la participation à l'élection présidentielle du 17 avril prochain. En effet, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a décidé de boycotter l'élection présidentielle, a-t-on appris auprès de la direction du parti. Le Parti des travailleurs a quant à lui décider de plébisciter la candidature de sa secrétaire générale, Louisa Hanoune. Ainsi, M. Atmane Mazouz, responsable de la communication au RCD a déclaré à l'APS, " le Conseil national du parti, qui s'est réuni en session ordinaire à huis clos, a décidé du boycott de la prochaine élection présidentielle ". Le président du RCD, Mohcen Belabes, a prononcé une allocution à l'ouverture de cette session dans laquelle il a abordé la situation politique, économique et sociale du pays. Il a estimé à cet effet que la prochaine élection présidentielle "censée consacrer la rupture avec les pratiques frauduleuses en cours depuis 1962, est encore une fois compromise". Il a indiqué, dans ce sens, que la demande de sa formation politique de "dessaisir le ministère de l'Intérieur de la gestion des élections et l'institution d'une commission de gestion permanente et autonome, a été ignorée et rejetée". M. Belabes a considéré que le dialogue engagé avec des acteurs politiques de différentes sensibilités, demeure "une pédagogie qu'il faudra renforcer". Le "boycott" du RCD prive l'Algérie d'un élément important dans le décor électoral. En effet, le parti politique allait représenter la Kabylie à l'évènement, mais ce n'est pas seulement ça, il en devient de soi qu'il est un parti laïque. Toujours parmi les politiciens ayant refusé la participation aux élections, on retrouve le général Liamine Zeroual qui a opposé une fin de non-recevoir catégorique à ceux qui le pressaient de se porter candidat. Des comités de soutien - certains étant inspirés par le pouvoir - invitaient cet ancien chef de l'Etat (1994-1998) à se présenter. Mais ce dernier avait refusé. De son côté, le Parti des travailleurs a, selon les dires de Ramdane Taazibt, choisi Louisa Hanoune comme candidate du parti pour la prochaine présidentielle vu "l'expérience qu'elle a acquise tout au long de son parcours militant". Tout en soulignant qu'elle "a réussi à transmettre le programme du parti au peuple et aux travailleurs et qu'elle n'a jamais cessé de s'intéresser aux préoccupations et problèmes des citoyens". "Tout le monde reconnaît le combat de Mme Hanoune pour la paix, la souveraineté nationale, la consécration des principes de la démocratie et pour la liberté et les droits de l'homme", a-t-il ajouté. Pour rappel, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune a présenté vendredi les grandes lignes de son programme électoral qui s'appuie sur "la garantie d'une véritable transition démocratique et la consécration des acquis économiques, sociaux et politiques". Après s'être engagée à respecter lors de sa campagne électorale "l'éthique politique et l'opinion des autres", Mme Hanoune a souligné que la prochaine élection présidentielle sera "décisive pour la Nation et constituera une étape déterminante pour l'Algérie qui doit en sortir saine et victorieuse", car, a-t-elle précisé, elle se déroulera dans une conjoncture difficile caractérisée par la menace des plans du système capitaliste". La responsable du PT a exprimé son refus de toute pression "susceptible de confisquer le droit du citoyen de choisir celui qu'il estime être digne"."Une nouvelle ère où le peuple sera souverain doit être amorcée ", a-t-elle souligné. Mme Hanoune a appelé de nouveau le président de la République Abdelaziz Bouteflika "qu'il soit candidat ou non pour un quatrième mandat" "d'assurer les conditions d'un scrutin propre et transparent à même de protéger la Nation contre toute provocation étrangère". L'écrivain Yasmina Khedra, Rachid Nakkaz et Ali Benflis et tant d'autres personnes se sont présentés officiellement à la présidentielle. Les autres personnalités que compte l'Algérie, comme Mouloud Hamrouche, Hocine Ait Ahmed, Abderazek Mokri…n'ont pas encore donné leur dernier mot quant à leur participation. Mais le problème est aujourd'hui de trouver des candidats ayant suffisamment de poids pour donner du crédit à l'élection au mois d'avril. Une grande partie de l'opinion publique algérienne voit dans ce scrutin une simple formalité.