Au moins 250 personnes ont été interpellées et 19 policiers blessés dimanche soir à Paris au cours d'incidents à la fin d'une manifestation réclamant le départ de François Hollande, organisée à l'appel d'un collectif baptisé Jour de colère, a-t-on appris de source policière. La police a estimé les manifestants à 17 000, mais les organisateurs ont avancé le chiffre de 120 000, largement surévalué selon les journalistes sur place. Les organisateurs, un rassemblement hétéroclite de mouvements de droite et d'extrême droite ainsi que de catholiques conservateurs, entendaient dénoncer l'action délétère du gouvernement qui mène droit vers l'abîme. Ils ont appelé le président François Hollande à se retirer tout de suite, sinon le +Jour de colère+ ira le poursuivre dans la rue avant de le chasser dans les urnes. Des incidents entre quelques centaines de manifestants et les forces de l'ordre ont éclaté dans la soirée au moment de la dispersion de la manifestation. Des centaines de personnes, masquées pour certaines, ont lancé des projectiles, des bouteilles, des pétards, des barres de fer, des poubelles et des fumigènes contre les forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes. Selon la source policière, 19 policiers ont été blessés, dont un potentiellement grièvement après avoir reçu un pavé dans la mâchoire. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a dit dimanche soir condamner avec la plus grande fermeté les violences contre les forces de l'ordre commises par des individus, des groupes hétéroclites, de l'extrême et de l'ultra droite, dont le seul but est de créer du désordre. Les manifestants ont défilé en criant Non au mariage homo, ou Europe sécession, la France est une Nation. Des partisans de l'humoriste controversé Dieudonné, dont un spectacle a été récemment interdit en raison de sa tonalité antisémite, étaient également présents dans le cortège. Le défilé, parti de la place de la Bastille, a rejoint l'esplanade des Invalides, distante de cinq kilomètres. Vous êtes ici pour crier votre ras-le-bol, ils sont plus préoccupés par leurs aventures que par le chômage et la liberté du peuple de France, a lancé au micro l'un des organisateurs, qui a requis l'anonymat, en faisant allusion à la révélation de la liaison de François Hollande avec l'actrice Julie Gayet. Plusieurs organisations, qui avaient dans un premier temps manifesté leur intérêt pour ce jour de colère, censé fédérer tous les mécontentements du pays, se sont finalement désistées. Ainsi la Manif pour Tous, fer de lance de l'opposition à la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels, a fait défection. Le collectif des Bonnets rouges, qui a animé à l'automne des manifestations de masse en Bretagne (ouest) contre une nouvelle taxe, s'est également abstenu. Le Front National (parti d'extrême droite) a également fait savoir qu'il n'était pas partie prenante de la manifestation. En marge de la manifestation, une dizaine de militantes féministes du groupe Femen ont scandé Allez brouter ailleurs, avant d'être arrêtées par les forces de l'ordre. Des porte-parole des organisateurs ont demandé au Parlement d'entamer une procédure de destitution du Président de la République.