Le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaâ, s'est félicité vendredi, à la veille de sa visite en Algérie, du "soutien continu" de l'Algérie à la Tunisie sur tous les plans. C'est ainsi que le nouveau chef du gouvernement tunisien a déclaré à la veille d'une visite en Algérie, avoir "choisi" cette destination pour sa première sortie à l'étranger, compte tenu des relations bilatérales "solides" et de "la position privilégiée qu'occupe l'Algérie". "Plus que des relations de voisinage, les liens entre les deux pays sont basés sur une histoire et un destin communs", a-t-il fait observer. Le gouvernement de Mehdi Jomaâ a obtenu la confiance de la constituante à une majorité de 149 voix pour, 20 contre et 24 abstentions et ce, deux jours après l'adoption de la nouvelle constitution du pays. Après avoir été félicité par le Président de la République et le Premier ministre algériens, M. Jomaa avait reçu vendredi dans la matinée l'ambassadeur d'Algérie à Tunis, Abdelkader Hadjar, qui lui a transmis les félicitations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et celles du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'occasion de sa désignation à ce poste et l'obtention par le gouvernement indépendant de la confiance des membres de l'Assemblée constituante. Le chef de l'Etat tunisien, Mohamed Moncef Marzouki, a adressé, par la suite, un message au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans lequel il a salué "le rôle joué par l'Algérie dans le soutien du processus de transition démocratique en Tunisie". M. Jomaâ est revenu sur les préparatifs du 56e anniversaire des évènements de Sakiet Sidi-Youcef où le sang des deux peuples algérien et tunisien s'est mêlé, ce qui, a-t-il dit, confère un "sens plus fort" à sa visite en Algérie. La nouvelle équipe gouvernementale tunisienne a été chargée par les antagonistes politiques lors du dialogue national, de parachever le processus démocratique et d'organiser des élections générales en 2014 après que le mouvement islamiste Ennahda eu cédé le pouvoir exécutif pour dépasser la crise politique dans laquelle le pays était plongé depuis l'assassinat du militant politique Mohamed Brahmi en juillet dernier. Donc plusieurs domaines de coopération entre les deux pays seront abordés par le chef du gouvernement tunisien et les responsables algériens avec lesquels il s'entretiendrait lors de sa visite en Algérie. D'ailleurs à la veille de sa visite en Algérie, Mehdi Jomâa a mis l'accent sur "l'importance de booster davantage" les relations bilatérales dans le domaine économique qui constitue "une priorité dans l'étape actuelle". Le responsable tunisien qui s'est félicité de la coopération entre les deux pays dans les domaines du commerce et du tourisme, a souligné la grande importance que revêt le programme de développement des régions frontalières communes. Sur le plan économique les relations entre les deux pays sont au beau fixe. La preuve c'est qu'en 2012, la Tunisie était le deuxième client arabe de l'Algérie et le deuxième fournisseur également, mais avec un excédent de la balance commerciale en faveur de l'Algérie. Les exportations de la Tunisie vers l'Algérie avoisinaient les 407 millions de dollars en 2012 contre 1 milliard de dollars d'importations de produits algériens. Et pas plus tard qu'il y a deux jours, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a affirmé que l'accord commercial préférentiel entre l'Algérie et la Tunisie entrera en vigueur durant les prochaines semaines et contribuera à hisser le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays. Dans un entretien à l'APS, M. Benbada avait indiqué que "tous les aspects procéduraux de cet accord ont été finalisés", ajoutant que l'accord "remplacera l'accord commercial en vigueur dans le cadre de la grande Zone arabe de libre-échange et nous en sommes aux dernières retouches pour que l'accord préférentiel entre en vigueur dans les prochaines semaines". Pour le ministre du Commerce, cet accord "similaire" à l'accord de partenariat avec l'UE a été négocié depuis 2006 et signé en 2008. Le ministre a indiqué que "l'annonce de l'entrée en vigueur de cet accord pourrait être faite lors de la Grande commission mixte algéro-tunisienne prévue au début février en Tunisie". En vertu de cet accord, il sera procédé à la définition de listes de produits des deux pays qui seront exonérés des taxes douanières et d'une liste comprenant des produits industrialisés algériens exonérés de taxes douanières à hauteur de 40% à leur entrée en Tunisie outre des exonérations des taxes douanières totales pour une liste de 10 à 15 produits agricoles et agroalimentaires. Le deuxième accord que comptent introduire l'Algérie et la Tunisie accorde d'importants avantages aux deux pays en termes d'échanges commerciaux en plus de ceux énoncés dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange. Et la présence du chef du gouvernement en Algérie est une bonne opportunité pour concrétiser ces accords et prévoir d'autres encore.