La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier en forte baisse de 1,98%, inquiète des risques pesant sur la croissance mondiale et préoccupée par un rebond du yen nuisible aux groupes exportateurs japonais. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 295,40 points à 14 619,13 points. Il a perdu au total plus de 10% depuis la fin décembre. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a diminué de son côté de 1,99%, lâchant 24,32 points à 1 196,32 points. L'activité a été assez intense, avec 2,92 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les opérateurs ont été pris dans un faisceau de nouvelles décevantes ou inquiétantes qui les ont incités à vendre, particulièrement des titres de petites entreprises. Ils ont gardé un œil sur la situation des pays émergents, victimes d'une fuite des capitaux provoquée par la décision de la Banque centrale américaine (Fed) de réduire l'ampleur de son programme de soutien monétaire à l'économie des Etats-Unis - des liquidités qui ont souvent terminé indirectement sur les marchés émergents ces derniers mois et que les investisseurs retirent désormais. Les acteurs du marché ont aussi été pris d'un regain d'anxiété pour la zone euro où l'inflation a encore ralenti en janvier, à 0,7%, alimentant les craintes de déflation dans cette région frappée par une crise de la dette et une cure d'austérité. Ces soucis pour l'économie mondiale ont favorisé ces derniers jours un rebond du yen face au dollar et à l'euro. Or lorsque le yen remonte, les entreprises japonaises tirent moins de revenus de leurs activités à l'étranger lorsqu'elles les convertissent en monnaie nippone. Ce phénomène a donc tendance à peser sur les titres des groupes exportateurs nippons et in fine sur les indices de la Bourse de Tokyo. Les résultats financiers mitigés des grandes entreprises américaines, comme ceux de Wal-Mart et d'Amazon dans le secteur de la distribution annoncés vendredi, n'ont pas contribué à embellir l'atmosphère, même si les résultats des firmes nippones dévoilés jusque-là ont été nettement plus favorables.