Des milliers de partisans du pouvoir vénézuélien et opposants se sont à nouveau rassemblés avant-hier à Caracas. Cette douzième journée de protestation s'est achevée par des incidents faisant 23 blessés. Ces incidents ont éclaté à la tombée de la nuit dans la capitale où s'étaient rassemblés à la mi-journée quelque 3 000 militants pro-opposition. La police a dispersé à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau une centaine d'étudiants qui défilaient sur une avenue principale dans l'est de la capitale. Nicolas Maduro accuse l'opposition de chercher à fomenter des troubles pour préparer un coup d'Etat, comme celui raté de 2002 contre son prédécesseur Hugo Chavez. Plusieurs milliers de "chavistas" ont répondu à l'appel du président à une "marche pour la paix". S'adressant à la foule scandant "Non au fascisme", Nicolas Maduro a lancé: "Vous voulez le peuple dans la rue? Nous allons vous donner du peuple dans la rue." "Je ne céderai pas un millimètre du pouvoir que le peuple vénézuélien m'a donné. Rien ne m'empêchera pas de bâtir cette révolution que le commandant Chavez nous a léguée", a-t-il ajouté. Démission réclamée Les protestataires rassemblés sur la place Altamira ont continué de réclamer sa démission, certains allant bloquer un boulevard proche comme ils l'avaient fait la veille. Ces mobilisations de l'opposition s'inscrivent dans le cadre du mouvement de protestation anti-gouvernemental lancé il y a 12 jours en province par des étudiants qui s'insurgent contre la vie chère, l'insécurité et les pénuries dans ce pays pétrolier, qui dispose des plus importantes réserves de la planète. Mercredi, la capitale avait été le théâtre de la plus importante mobilisation contre le président Nicolas Maduro depuis son élection en avril 2013. De violentes échauffourées survenues en marge de la marche ont fait trois morts, tués par balles, et plus de 60 blessés.