Le commandant de la force de l'Union africaine au Darfour confirme que l'aviation soudanaise a bombardé le village de Mouhadjirya, tenu par l'Armée de libération du Soudan (SLA), seule faction rebelle à avoir signé l'an dernier un accord de paix avec Khartoum. Ces bombardements ont fait une vingtaine de blessés, a précisé Martin Luther Agwai, qui prendra le commandement de la force mixte Onu-UA de 26.000 hommes qui doit être déployée dans cette province de l'ouest du Soudan, en proie depuis plus de quatre ans à la guerre civile. "Hier, j'ai été informé de bombardements et d'une activité militaire dans le secteur de Mouhadjirya", a-t-il dit en dénonçant cette violation de la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu qui interdit toute activité aérienne offensive au Darfour. Agwai a précisé que des civils s'étaient dirigés vers la base de l'UA proche de Mouhadjirya pour y chercher refuge. Une vingtaine de blessés, civils et combattants, ont été soignés mais n'ont pas été autorisés à pénétrer sur la base, a-t-il ajouté. Selon la SLA, l'armée soudanaise était appuyée par des miliciens djandjaouids dans son attaque de Mouhadjirya, dans le sud du Darfour. Des factions rebelles rivales n'ayant pas signé l'accord de 2006 ont confirmé l'attaque de la localité et ajouté que des troupes gouvernementales se rassemblaient près de la ville de Tine, le long de la frontière tchadienne, et se préparaient à attaquer des positions rebelles du Nord-Darfour. D'après la SLA, cette attaque est la prolongation de l'offensive menée sur l'ancienne ville rebelle d'Haskanita dans le sud-est du Darfour, entièrement brûlée et vidée de ses habitants la semaine dernière. De nouvelles discussions de paix sont prévues le 27 octobre en Libye pour tenter de régler la question du Darfour et il semble que les factions en présence cherchent avant cette date à marquer des points sur le terrain pour négocier en position de force.