Les cours du pétrole ont terminé la dernière séance du mois de février en légère hausse à New York avant-hier, soutenus par une baisse du dollar malgré une légère déception sur les chiffres de la croissance américaine. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a avancé de 19 cents à 102,59 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a fini à 109,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 11 cents par rapport à la clôture de la veille. Après une ouverture en territoire négatif, les prix du pétrole sont parvenus à se hisser dans le vert en cours de séance. C'est avant tout le fait de la baisse du dollar qui a provoqué une petite ruée vers les matières premières, a estimé Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion. En effet, la baisse du billet vert rend les achats de brut américain libellés en dollars plus attractifs pour les acheteurs munis d'autres devises. La devise américaine a notamment perdu du terrain face à sa grande rivale européenne qui évoluait vendredi à son plus haut niveau de l'année, au-dessus du seuil de 1,38 dollar pour un euro. D'autre part, en raison des tensions géopolitiques, en Afrique et en Ukraine, notamment, les opérateurs ne veulent pas partir en week-end avec des positions trop baissières, a continué l'expert. Les risques géopolitiques font craindre des perturbations dans l'acheminement du brut dans le monde entre les régions productrices et les pays acheteurs, ce qui soutient ses prix. En début d'échanges, les cours du brut avaient été pénalisés par des inquiétudes sur la demande en brut aux Etats-Unis à l'approche de la haute saison de maintenance des raffineries américaines. L'appétit pour le risque des investisseurs avait été aussi quelque peu érodé par l'annonce d'une révision à la baisse des chiffres de la croissance de l'économie américaine au quatrième trimestre 2013 dans la matinée.
Abondance de l'offre mondiale en brut Sur le front de l'offre, les opérateurs ont digéré la confirmation par le département américain de l'Energie de l'accélération de la production de brut aux Etats-Unis, ont relevé les experts de Commerzbank. La production pétrolière du pays s'est élevée en moyenne à 7,46 millions de barils par jour en 2013, selon le DoE, en hausse d'environ un million de barils par jour par rapport à l'année précédente, lorsqu'elle était de 6,49 millions de barils par jour. Il s'agit de la plus forte croissance annuelle jamais enregistrée et le plus important niveau de production depuis 1989, ont précisé les analystes de Commerzbank, qui ont dit tabler sur une progression aussi marquée en 2014. Ces chiffres n'ont toutefois pas réussi à plomber durablement le marché, car ils étaient largement attendus, a estimé Matt Smith, de Schneider Electric. Ces craintes sur l'abondance de l'offre se reflétaient à l'échelle mondiale, pesant sur le Brent: nous pensons que le Brent va continuer de chuter vers le milieu de la fourchette de prix de 100 à 110 dollars le baril dans les prochaines semaines, ont estimé les économistes de Commerzbank. Les réductions de production en Libye, en Arabie Saoudite et dans les Emirats arabes unis ont été contrebalancées par une production accrue en Angola et au Nigeria, conduisant à une offre stable de la part de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont-ils précisé. En Asie, les cours du pétrole continuaient de baisser dans les échanges matinaux, en raison d'indicateurs mitigés sur l'économie des Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir, alors que les investisseurs suivaient le développement de la crise en Ukraine. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril cédait 36 cents, à 102,04 dollars, en fin de matinée, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance reculait de 9 cents à 108,87 dollars.