Les prix du pétrole se repliaient, hier, en cours d'échanges européens, plombés par un renchérissement du dollar et toujours pénalisés par les incertitudes sur la demande énergétique mondiale alimentées par les doutes sur la croissance chinoise et la zone euro. À la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 111,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,21 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 1,12 dollars à 88,76 dollars. Après avoir connu de violentes fluctuations en dents de scie la semaine dernière, les cours de l'or noir perdaient de nouveau du terrain, hier, dans un marché sans grand élan, creusant leurs pertes enregistrées, vendredi, après le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis. "Les chiffres plus encourageants qu'attendu sur l'emploi américain modèrent les besoins de rachats d'actifs de la Réserve fédérale américaine (Fed)" destinés à stimulés l'économie, et dont l'annonce mi-septembre avait revigoré le marché pétrolier, rappelaient les experts de Commerzbank. Par ailleurs, "en dépit de tensions géopolitiques toujours vives au Moyen-Orient, les prix du pétrole poursuivent leur repli" en raison d'inquiétudes persistantes sur la demande mondiale, "alors que la Banque mondiale (BM) a abaissé ce matin ses prévisions de croissance pour l'Asie", ajoutait Tamas Varga, analyste du courtier PVM. Ainsi, la croissance économique de la Chine, deuxième économie de la planète et deuxième pays consommateur de brut, ne devrait être que de 7,7% cette année, contre 9,3% l'an dernier, selon les nouvelles prévisions de la BM, un ralentissement de nature à peser sur ses besoins énergétiques. "Le Fonds monétaire international (FMI), qui se réunit cette semaine à Tokyo, devrait également abaisser ses prévisions pour l'économie mondiale", et conforter "le comportement dans l'ensemble très prudent" que les opérateurs ont adopté "ces deux dernières semaines", soulignait M. Varga. Autre raison de cette prudence, les incertitudes sur la zone euro, avant une réunion de l'Eurogroupe, hier en fin d'après midi, et des ministres des Finances de l'Union européenne aujourd'hui, alors que la réticence de l'Espagne à demander un plan de secours global continue d'aviver la nervosité des marchés, et que la Grèce attend toujours le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide. Enfin, "le dollar se renforce face à un euro" sous pression (les cambistes tendant à délaisser les actifs jugés risqués), et "cela contribue à plomber encore davantage les prix du pétrole", en rendant moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, ajoutait M. Varga. L'écart entre les deux prix de référence, à Londres et à New York, se creusait, hier, à plus de 22 dollars, en raison de dynamiques contrastées, précisaient cependant les experts de Commerzbank.Ainsi, le WTI new-yorkais, basé sur la production de brut texan, est pénalisé de surcroît par l'abondance des réserves pétrolières américaines. En revanche, le Brent londonien voit son recul tempéré par les inquiétudes des investisseurs sur l'offre d'or noir, avivées par les violences frontalières entre la Turquie et la Syrie et le redémarrage plus lent que prévu de plateformes dans la mer du Nord à l'issue d'une période de maintenance en septembre. Hier matin en Asie, les cours du pétrole étaient en repli en raison de craintes d'un déséquilibre croissant entre une offre abondante et une demande terne due à la conjoncture difficile en Chine, aux Etats-Unis et en Europe. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre reculait de 47 cents, à 89,41 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 58 cents à 111,44 dollars.