Le programme de protection du littoral de la wilaya de Tipasa contre la pollution connaît un taux d'avancement appréciable si l'on en juge par le nombre de projets réceptionnés, en particulier la station de traitement et d'épuration des eaux usées (STEP) de Hadjout, celle prochaine du chef-lieu de wilaya sans compter les 17 stations de relevage et les 50 km de conduite de collecte des eaux ménagères. La partie Est de la wilaya, à savoir les communes de Bou Ismaïl, Bou Haroun, Fouka, Douaouda et Khemisti, a eu la part du lion puisque 661 millions de DA ont été consacrés dans cette partie à la réalisation d'un collecteur principal des eaux usées sur 22 km et de 9 stations de relevage équipées dont 8 sont déjà achevées. Il ne reste plus qu'à brancher toutes ces stations ainsi que le collecteur principal de Bou Haroun à la station d'épuration de Bou Ismaïl proposée par les responsables de la wilaya qui ont reçu l'accord de principe du ministère des Ressources en eau selon le directeur de l'hydraulique. Selon le même responsable, la réalisation de ce schéma de protection du littoral Est de la wilaya, qui a été lancée en 2004 en priorité en raison de la densité urbaine importante dans cette zone balnéaire avec une population de 125 000 habitants et des nombreux points de rejets directs en mer, a nécessité une enveloppe de 563 millions de DA sur PSD et 90 millions de DA débloqués dans le cadre du PSRE (programme de soutien à la relance économique). En attendant l'inscription de la STEP de Bou Ismaïl (qui en plus de traitement des eaux ménagères les récupérera pour l'irrigation), les responsables de la wilaya avaient proposé la réalisation de bassins de filtration pour résoudre les problèmes posés par les 13 rejets en mer actuels dont un fortement décrié par les citoyens de cette commune en raison de la pollution qu'il a provoquée au niveau du rivage. Pour atténuer les effets de cette pollution, les membres de la commission de wilaya, qui effectuent des prélèvements réguliers dans cette zone entre le CNDPA (Centre national de documentation sur la pêche et l'aquaculture) et l'ISM (Institut supérieur maritime) ont sommé 16 entreprises installées dans la zone industrielle de Bou Ismaïl de réaliser des bassins de filtration pour leurs rejets et ce, en conformité avec la réglementation en vigueur. Celle-ci est contenue dans la loi 03/10 portant " protection et préservation de l'environnement dans le cadre du développement durable ". Les dernières mises en demeure, au nombre de 08, ont été envoyées le 30 septembre 2007 après la cinquième sortie sur site des membres de la commission. Le chef-lieu de wilaya a, lui aussi, bénéficié d'un programme de protection avec la réception en décembre 2007 de la station de traitement et d'épuration des eaux usées qui a coûté la bagatelle de 1 287 000 DA d'une capacité de traitement de 70 000 équivalents/habitants pour traiter les eaux des communes de Tipasa, Sidi Amar et Nador. Par ailleurs, 30 km de conduite ont déjà été installés, précise la direction de l'hydraulique qui ajoute qu'il a également été réalisé 8stations de relevage (2 à Tipasa, 3 au Chenoua, 2 à Sidi Amar, 1 à Sidi Moussa) qui seront rattachés à la STEP du Chenoua qui sera mise en service avant la fin de l'année. La zone d'activité de Sidi Amar, en particulier le douar Bakdiche où 6 km de conduite ont été réalisés sera elle aussi connectée à la station de Tipasa. La STEP de Tipasa viendra en complément à celle de Hadjout (70 000 équivalents/hts) réceptionnée en juillet 2006 et qui a coûté 1 035 millions de DA et couvrira les communes de Hadjout et Meurad en même temps qu'elle protégera les stations (SP1, SP2 et SP3) de transfert de l'eau de l'oued Nador vers le barrage de Boukourdane. Les travaux pour la protection de la Mitidja Ouest Ahmer el Aïn, Bourkika et Sidi Rached (en particulier la nappe du Mazafran) seront lancés dans les prochains jours grâce à une autorisation de programme de 300 millions de DA destinés à réaliser 26 km de conduite et une station de relevage. La partie, ouest de la wilaya de Tipasa, avec une population de 100 000 habitants, ne sera pas en reste puisqu'une étude du schéma d'assainissement des localités côtières y est programmée avec en perspective une STEP à Gouraya et des stations monoblocs pour les petites localités. R.R