Les sanctions décrétées par les Etats-Unis en rapport avec la situation en Ukraine devraient être appliquées aux activistes de Maïdan, aux autorités illégitimes de Kiev et à leurs protecteurs occidentaux, a annoncé une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères. Le 6 mars, le président Obama a publié un décret autorisant à "bloquer les biens de certaines personnes contribuant à la déstabilisation de l'Ukraine". "Si ce décret est interprété avec bonne foi - ce qui est évidemment peu probable en l'occurrence - les sanctions qu'il prévoit devraient être appliquées en premier lieu aux activistes de Maïdan, aux administrations illégitimes nommées par ces derniers et à leurs protecteurs occidentaux", a déclaré la source. "Ce sont eux qui ont détruit l'ordre constitutionnel en Ukraine et mis en danger son intégrité territoriale", a indiqué le responsable diplomatique russe. Selon lui, il s'agit d'un deux poids, deux mesures. "En juillet 2009, les Etats-Unis ont soumis au Tribunal pénal international un commentaire portant sur la situation au Kosovo. Washington a alors déclaré que le principe de l'intégrité territoriale n'empêchait pas les entités non étatiques de proclamer pacifiquement leur indépendance. Le tribunal de La Haye a abouti à la même conclusion en reconnaissant le caractère légitime de la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo face à la Serbie", a conclu le diplomate.
Les sanctions US autorisent des saisies extrajudiciaires Le président américain a décrété des sanctions sans précédent en rapport avec la situation en Ukraine, autorisant de facto à exproprier les biens d'organisations et de ressortissants étrangers sans aucune décision judiciaire, a annoncé une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères. Dès ce moment, le locataire de la Maison-Blanche a donné à l'administration américaine le droit d'infliger des sanctions patrimoniales et consulaires contre les personnes physiques et morales "qui se sont attribué le pouvoir en Crimée sans l'autorisation du gouvernement ukrainien". "L'administration des Etats-Unis s'est assurée contre les possibles actions en justice en spécifiant au paragraphe 10 du décret que les personnes physiques et morales n'étaient pas autorisées à attaquer les sanctions décrétées par voie judiciaire ou administrative. Le président américain a de facto autorisé l'expropriation extrajudiciaire des biens de personnes et d'organisations étrangères", a déclaré la source. Elle estime qu'il s'agit d'une "décision sans précédent ". Selon la source, les Etats-Unis n'ont pas décrété jusqu'à présent de sanctions contre les personnes qui défendent pacifiquement leur droit à l'autodétermination consacré par l'article 1 du Pacte international du 16 décembre 1966 relatif aux droits civils et politiques et l'article 1 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. "Ces documents garantissent aux peuples le droit de définir librement leur statut politique et d'assurer leur développement", a rappelé la source.
Moscou attend la réaction de l'Occident aux menaces contre la Russie Moscou attend la réaction de la Rada suprême (parlement ukrainien) et des pays étrangers aux menaces adressées à la Russie par Dmitri Iaroch, chef du groupe ultranationaliste Pravy Sektor (Secteur de droite), indique un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Selon le communiqué, les autorités russes ont pris connaissance d'un appel lancé par Dmitri Iaroch, chef de file d'une mouvance extrémiste, qui influe aujourd'hui sur la politique intérieure et extérieure de l'Ukraine. "Cet appel contient des menaces directes contre la Russie et les Russes. Nous attendons donc une réaction claire et ferme de la Rada suprême et des Etats étrangers", lit-on dans le document. Dmitri Iaroch a demandé au chef des terroristes tchétchènes Dokou Oumarov de soutenir le peuple ukrainien par l'organisation de nouveaux attentats en Russie. Son "appel" a été mis en ligne sur la page de Pravy Sektor dans le réseau social russe V Kontakte. Moscou a émis un avis de recherche international contre Dmitri Iaroch. Les autorités russes accusent ce dernier d'incitation publique au terrorisme. Cette infraction est passible en Russie d'une peine allant jusqu'à sept ans de prison ferme.
Les autorités dépendent des décisions de Maïdan Les autorités politiques de Kiev dépendent entièrement des dirigeants de Maïdan, notamment des décisions adoptées par les chefs du groupe ultranationaliste Pravy Sektor (Secteur de droite), a annoncé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à Moscou. Les membres de Pravy Sektor "convoquent personnellement chaque ministre à Maïdan (haut lieu des émeutes à Kiev) et lui ordonnent de rendre compte de la façon dont il applique leurs instructions", a déclaré M. Lavrov. "Il est donc difficile de parler de l'indépendance des nouvelles autorités ukrainiennes", a indiqué le ministre. Selon lui, les autorités en place à Kiev proposent de légitimer le groupe Pravy Sektor pour en faire une structure officielle armée. "Je ne sais pas si ce comportement des responsables (politiques de Kiev) peut être considéré comme civilisé et démocratique", a indiqué M. Lavrov.