Le projet de reprise du groupe français FagorBrandt par Cevital tient à cœur au P-DG du groupe, M. Issaâd Rebrab, qui a affirmé que celui-ci permettra de sauver les emplois et d'en créer "pas moins de 7.000 autres en Algérie".
"La reprise, en cours de négociation, de ce groupe permettra de maintenir un peu plus de 1.200 emplois en France, plus de 300 en Espagne et environ 750 autres en Pologne, sans compter les agences de distribution au Royaume-Uni, en Suisse, en Chine, à Singapour, aux Etats-Unis, soit plus de 2.500 emplois sauvés", a-t-il déclaré à la presse, en marge d'un colloque sur les investissements étrangers en Algérie organisé dans la capitale française. Selon l'industriel algérien, une fois le groupe multinational "bien redressé", non seulement d'autres emplois seront créés dans les pays cités, mais, en parallèle aussi, "7.500 emplois seront créés en Algérie". "Il y aura des produits qui seront usinés en Europe et commercialisés en Algérie, dans le Maghreb, en Afrique et au Moyen-Orient, alors que d'autres produits, jusqu'à maintenant délocalisés en Chine et ailleurs, seront fabriqués en Algérie et exportés à travers tout le réseau de distribution", a-t-il ajouté. Situant son prochain investissement à l'international sous l'angle de la colocalisation, l'industriel algérien a indiqué que l'objectif est de bâtir un groupe "homogène, prospère et lui assurer la pérennité dans tous les pays où il compte des salariés". Pour lui, il y a une "complémentarité" entre les économies française et algérienne. "Quand il y a une certaine complémentarité avec des activités en Algérie, on s'intéresse à des entreprises en difficultés, en essayant de les restructurer, de garder les emplois et les activités rentables en France et développer ces emplois après être redressés, et, enfin, colocaliser (en Algérie) les activités qui ont été délocalisées en Chine ou bien dans les pays de l'Est", a-t-il expliqué. Selon le patron de Cévital, l'Algérie présente des "avantages comparatifs beaucoup mieux que la Chine". "Certains pays européens n'ont pas découvert les opportunités existant dans des pays comme l'Algérie où nous sommes à moins d'une heure d'avion, à partir de Marseille", a-t-il signalé, citant l'exemple des frais d'acheminement de réfrigérateurs entre la Turquie et l'Europe qui seraient de plus de 3000 euros, alors qu'une même opération, à un volume égal, entre l'Algérie et l'Europe coûtera moins de 600 euros. "Cela illustre les avantages comparatifs de la logistique et de la proximité, en plus du coût du transport maritime qui serait beaucoup moins cher que le transport routier", a-t-il précisé. Reconnu comme un des capitaines de l'industrie algérienne, M. Rebrab a été récemment reçu, en compagnie de 34 industriels étrangers, par le président François Hollande à l'Elysée. Il a eu, à la faveur de la même visite parisienne, des entretiens avec le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg. A la tête d'un conglomérat diversifié qui va de la menuiserie à l'agroalimentaire en passant par la distribution, l'électroménager et le transport, Issâd Rebrab vient de rejoindre le top 50 des personnes les plus riches du continent africain du très prestigieux classement "Forbes". Une première pour l'Algérie ! Cet homme de 69 ans est un symbole de réussite du secteur privé dans le pays. D'ores et déjà, l'intérêt de l'industriel algérien pour FagorBrandt lui a permis d'acquérir une grande notoriété en France. Qui pourrait lui ouvrir, quoiqu'il arrive, la voie à d'autres acquisitions.