Le président russe Vladimir Poutine a chargé le gouvernement et des services fédéraux russes à approuver avant le 29 mars prochain le plan de création des organes du pouvoir exécutif en Crimée et à Sébastopol, deux nouveaux sujets de la Fédération de Russie, a annoncé hier le service de presse du Kremlin. "Suite à l'entrée en vigueur de la Loi constitutionnelle fédérale du 21 mars 2014 " Sur l'adhésion de la république de Crimée à la Fédération de la Russie et sur la formation au sein de cette dernière de deux nouveaux sujets : la république de Crimée et la ville d'importance fédérale de Sébastopol " approuver la création des organes du pouvoir exécutif local et d'autres organes et départements dans les sujets mentionnés et ce avant le 29 mars 2014", stipule le décret présidentiel cité par le service de presse. L'ordre en question concerne le Premier ministre Dmitri Medvedev, les ministres de l'Intérieur, de la Défense, des Situations d'urgence et des Affaires étrangères ainsi que les chefs du Service fédéral de sécurité (FSB), du Service fédéral de contrôle des stupéfiants (FSKN), du Service fédéral russe d'application des peines (FSIN) et d'une série d'autres autres services. Un changement de pouvoir s'est opéré le 22 février à Kiev. La Rada suprême (parlement ukrainien) a démis le président Viktor Ianoukovitch de ses fonctions et réformé la Constitution. Se proclamant toujours président légitime, M. Ianoukovitch a qualifié ces événements de "coup d'Etat". Moscou a aussi mis en doute la légitimité des récentes décisions de la Rada suprême ukrainienne. Peuplée en majorité de russophones, la république autonome ukrainienne de Crimée a refusé de reconnaître les nouvelles autorités de Kiev et proclamé son indépendance vis-à-vis de l'Ukraine et la réunification avec la Russie au terme d'un référendum du 16 mars où 96,7% des habitants de la péninsule ont appuyé cette décision. La Russie et la Crimée ont signé le traité sur le rattachement de la république de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie le 18 mars dernier. Kiev a protesté, en le qualifiant d'"annexion" de la Crimée par la Russie, soit de rattachement forcé de la péninsule.
La Russie n'a pas besoin de l'autorisation de l'Otan Moscou n'a pas besoin de demander l'autorisation de l'Otan ou de l'UE pour réaliser des actions légitimes en liaison avec la situation en Crimée, a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l'Alliance Alexandre Grouchko. "Nous n'avons pas à demander l'autorisation de l'Otan et de l'UE pour agir conformément au droit international", a indiqué le diplomate lors d'une conférence à Bruxelles. "Le référendum en Crimée est complètement légitime. J'estime que l'Alliance atlantique, qui se considère comme un club d'Etats démocratiques, doit reconnaître ce fait et accepter le choix démocratique du peuple criméen", a conclu Alexandre Grouchko.
Favoriser l'entente nationale face à la mission de l'OSCE en Ukraine La décision de l'OSCE d'envoyer une mission d'observation en Ukraine contribuera à surmonter la crise politique et à promouvoir une entente nationale dans ce pays, a déclaré avant-hier le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Moscou "espère qu'un travail objectif et impartial des observateurs internationaux contribuera à résoudre la crise intérieure en Ukraine, à mettre un terme au banditisme nationaliste, à éradiquer les tendances ultra-radicales, à promouvoir une entente nationale et à respecter les droits sociaux, politiques, linguistiques, éducationnels, culturels et religieux des habitants de toutes les régions de l'Ukraine", lit-on en substance dans le communiqué. Selon le représentant permanent de la Russie auprès de l'OSCE, Andreï Keline, la mission d'observation aidera à protéger la population russophone de l'Ukraine contre les attaques des néofascistes. Le diplomate a fait savoir que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe avait pris en compte les nouvelles réalités prévalant sur le continent. C'est la raison pour laquelle la Crimée a été exclue du mandat des observateurs. Le Conseil permanent de l'OSCE, qui réunit tous les 57 Etats membres de cette organisation au niveau de leurs représentants permanents, a adopté vendredi soir le mandat d'une mission d'observation en Ukraine. La mission comprendra au départ 100 personnes, mais leur nombre pourra être porté à 500 personnes. Les observateurs se rendront à Donetsk, Dnepropetrovsk, Kharkov, Lougansk, Kherson, Lvov, Ivanovo-Frankovsk, Odessa et Tchernovtsy. Le siège de la mission sera installé à Kiev. La durée du mandat est établie à six mois, mais elle pourra être prorogée.