Les Occidentaux, qui ont qualifié le référendum en Crimée et l'annexion de la péninsule par la Russie de « violation du droit international » et décrété des sanctions supplémentaires contre Moscou, mettent du bémol dans leur discours. Ils demandent à la Russie d'engager avec l'Ukraine un dialogue politique. D'autant que Kiev se prépare à organiser, le 25 mai prochain, l'élection présidentielle, étape-clef vers la stabilisation et le redressement du pays. Comme pour faire avancer les « choses », ils décident de déployer immédiatement une mission de 400 observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Objectif : favoriser une « désescalade » de la tension, selon le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Ils se rendront pendant leur mandat d'une durée de six mois, dans 10 villes, dont Kiev, Donetsk, Dnepropetrovsk, Kharkov, Lougansk, Kherson, Lvov, Ivanovo-Frankovsk, Odessa et Tchernovtsy. « Nous sommes heureux que la Fédération de Russie ait finalement été en mesure de valider cette résolution de consensus qui permet d'envoyer des observateurs en Ukraine », a indiqué l'ambassadeur américain auprès de l'OSCE, Daniel Baer. Moscou, qui part du fait que le mandat de la mission est tout à fait clair et qu'il procède des réalités géopolitiques qui sont en vigueur, « espère qu'un travail objectif et impartial de ces observateurs contribuera à résoudre la crise intérieure en Ukraine, mettre un terme au banditisme nationaliste, éradiquer les tendances ultra-radicales, promouvoir une entente nationale et respecter les droits sociaux, politiques, linguistiques, éducationnels, culturels et religieux des habitants de toutes les régions de l'Ukraine ». Selon le représentant permanent de la Russie auprès de l'OSCE, Andreï Keline, cette mission aidera à protéger la population russophone de l'Ukraine contre les attaques des néofascistes. Se rendra-t-elle en Crimée ? Moscou exclut leur présence sur la presqu'île. L'Organisation a pris en compte les nouvelles réalités prévalant sur le continent, avancent les Russes. Raisons de cette nouvelle attitude occidentale ? Certains redoutent de voir le Vieux continent « se scinder » en deux. D'autres voir le monde se ruer vers la course à l'armement. En Crimée, moins de 2.000 militaires ukrainiens sur les 18.000 déployés ont choisi de revenir en Ukraine, a annoncé, hier, le ministère russe de la Défense dans un communiqué.