Moscou est intéressé par toutes les décisions et initiatives susceptibles d'apaiser les tensions en Ukraine voisine, a déclaré, hier, aux journalistes le représentant permanent de la Russie auprès de l'OSCE Andreï Keline. «La Russie est intéressée par toutes les solutions susceptibles de désamorcer les tensions», a indiqué l'ambassadeur russe. M.Keline a expliqué que la Russie examinait la possibilité de créer un groupe de contact sur la situation en Ukraine sous l'égide de l'OSCE ainsi que l'initiative visant à envoyer des observateurs de l'OSCE dans ce pays. «Avant de prendre une décision, il est indispensable d'examiner la situation plus en détails», a expliqué le diplomate, avant d'ajouter que l'expérience montrait que certaines missions avaient permis d'apaiser les tensions, tandis que d'autres les avaient accrues. Il a réaffirmé la position de Moscou selon laquelle il est indispensable de créer un gouvernement d'unité nationale prenant en compte les intérêts de la population russophone. Il a ajouté que l'Occident tentait d'accuser la Russie d'agression contre l'Ukraine : «Ceci ne rime pas avec la réalité. (…) Nous souhaitons que l'Ukraine soit forte et capable de résoudre ses problèmes internes», a conclu M.Keline. S'exprimant hier à la tribune du Conseil des droits de l'homme à Genève, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé, de son côté, les partenaires occidentaux à renoncer à leurs calculs géopolitiques au profit des intérêts du peuple ukrainien. «Ceux qui cherchent à présenter la situation comme une agression, en brandissant la menace de sanctions et de boycott en tous genres, sont ces mêmes partenaires qui ont encouragé avec constance et persévérance les forces politiques qui leur sont proches à des ultimatums et à refuser le dialogue, à mépriser les préoccupations du sud et de l'est de l'Ukraine et ont finalement polarisé la société ukrainienne», a rappelé M.Lavrov. Le ministre a exhorté l'Occident à faire preuve de responsabilités, à cesser les calculs géopolitiques et à placer les intérêts de l'ensemble du peuple ukrainien au-dessus de tout. Le chef de la diplomatie russe a insisté sur la mise en application des engagements consacrés dans l'accord du 21 février, dont le processus de réforme constitutionnelle avec la participation et la totale prise en compte de l'avis de toutes les régions d'Ukraine avec approbation ultérieure par un référendum national. Des négociations sur le règlement du conflit en Ukraine se sont déroulées le 21 février à Kiev. Elles ont abouti à la conclusion d'un accord signé par le président Ianoukovitch et par les dirigeants de l'opposition. Ce document prévoit notamment une élection anticipée du chef de l'Etat, la formation d'un gouvernement d'unité nationale et une réforme constitutionnelle élargissant les pouvoirs du Premier ministre au détriment de ceux du Président. Au mépris des ententes intervenues et sans attendre que la loi modifiant la Constitution soit signée par Viktor Ianoukovitch, les députés ont voté un décret transférant les pouvoirs de chef de l'Etat au président de la Rada suprême, Alexandre Tourtchinov. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a annoncé qu'il disposait d'informations faisant état de nouvelles provocations préparées contre la flotte russe de la mer Noire stationnée sur le territoire ukrainien. Le ministre a appelé les partenaires occidentaux à abandonner les discussions géopolitiques et prendre en considération les intérêts du peuple. M. Lavrov a espéré également que les actions de la Russie contribueraient à stabiliser la situation en Crimée, ainsi qu'à dégriser les radicaux ukrainiens.