Les relations entre l'Algérie et le Venezuela sont appelées à se renforcer durant les prochaines semaines à l'occasion de la tenue de la seconde session de la commission mixte algéro-vénézuelienne prévue entre le 21 et le 25 de ce mois à Caracas. Cette seconde session de la commission mixte sera présidée conjointement par le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, et son homologue vénézuelien, M. Rafael Ramirez. Un certain nombre d'accords seront signés à l'occasion, notamment dans le secteur de l'Energie, selon l'ambassadeur de la République Bolivarienne du Venezuela à Alger, M. Michel Mujica, qui s'exprimait hier lors d'une conférence de presse organisée au sein de son ambassade à Alger. Pour rappel, lors de la dernière visite du président Hugo Chavez à Alger, les deux parties se sont entendues pour la tenue de cette seconde session de la commission mixte dans les meilleurs délais possibles. Lors de la première réunion de leur commission mixte de coopération, début 2002, l'Algérie et le Venezuela s'étaient engagés à réactiver l'accord de partenariat qu'ils avaient conclu en 1985, pour augmenter le modeste volume de leurs échanges commerciaux, alors évalués à quelque 30 millions de dollars. Par ailleurs, l'ambassadeur du Venezuela a mit à profit sa rencontre avec la presse pour apporter des éclaircissements sur le projet de réforme constitutionnelle lancé par M. Chavez et qui est en train d'être discuté au Venezuela. En effet, devant les interprétations erronées, selon lui, qui ont circulé en ce qui concerne le processus de réforme constitutionnelle, l'ambassadeur a précisé que la réforme ne prévoit pas la réélection perpétuelle ou à vie du président de la République. Même si le projet de réforme inclus la non limitation de mandat pour le président, M. Mujica a indiqué que "la permanence du président au pouvoir dépendra de la volonté démocratique du peuple vénézuelien, comme c'est le cas dans la majorité des pays européens". L'avant-projet de réforme, a ajouté l'ambassadeur, maintient la disposition du référendum révocatoire à la moitié du mandat pour toutes les charges d'élections populaires, y compris celle du président de la République. Ne voulant pas se cloîtrer dans cette question de la non limitation des mandats, l'ambassadeur du Venezuela à Alger a voulu mettre plus l'accent sur d'autres aspects de la réforme, plus importants, selon lui, à l'instar de la reconnaissance et la garantie de diverses formes de propriétés. Pour la première fois des formes de propriété comme la propriété publique, privée, sociale, collective et mixte sont constitutionalisées. Pour M. Mujica, cette réforme qui se propose de modifier 33 articles de la constitution n'affectera ni la forme des structures ni leurs principes. Selon lui, elle introduit uniquement des ajustements indispensables pour l'approfondissement de la révolution constitutionnelle démocratique initiée au Venezuela en 1999. En plus de la constitutionnalisation des pouvoirs populaires, la réforme propose la réduction du temps de travail qui passera à 36 heures par semaine ainsi que la création d'un fonds de stabilité social pour les travailleurs indépendants. Cette réforme constitutionnelle qui fera l'objet d'une consultation nationale par référendum le 2 décembre prochain, constitue, pour M. Mujica, "un événement marquant la société vénézuelienne parce qu'elle a comme intention la création d'un nouveau modèle de civilisation humaniste et socialiste au Venezuela".