Les cours du pétrole ont terminé la séance en nette hausse avant-hier à New York, soutenus par la perspective d'un regain de demande aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai s'est apprécié de 1,02 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 101,28 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 107,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 80 cents par rapport à la clôture de mercredi. "Le marché semble avoir complètement ignoré l'annonce (mercredi) d'un bond des réserves de brut aux Etats-Unis", habituellement signe d'un accès de faiblesse de la demande énergétique, a observé Bart Melek de TD Securities. "Les investisseurs se sont concentrés sur le fait que les stocks de Cushing (en Oklahoma, où est stocké le pétrole servant de référence au baril de WTI) ont baissé à leur plus bas niveau depuis janvier 2012". Ce recul est la conséquence directe de la mise en route fin janvier de nouvelles capacités de l'oléoduc Seaway reliant Cushing aux raffineries du golfe du Mexique. Une grande partie de ces infrastructures sont justement en période de maintenance et fonctionnent au ralenti. Mais les travaux devraient toucher à leur fin dans les semaines à venir et leur consommation de brut devrait alors repartir de l'avant. Le prix du baril de WTI a aussi été aidé par des indicateurs américains qui "sans être exceptionnels, sont corrects", a relevé Bart Melek. Ainsi, le département du Commerce a révisé à la hausse la croissance de l'économie des Etats-Unis au quatrième trimestre 2013, à 2,6%, tirée notamment par les dépenses de consommation. Les autorités américaines ont aussi indiqué que les inscriptions hebdomadaires au chômage dans le pays avaient affiché une baisse inattendue pour la semaine close le 22 mars. "Ce sont les signes d'une économie qui croît et par ricochet, d'une demande en énergie qui va croître", a souligné Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion. "Les tensions géopolitiques en Ukraine ainsi que la persistance de problèmes de production en Libye et au Nigeria encouragent la hausse de prix", a estimé par ailleurs Matt Smith de Schneider Electric. Lors de leur réunion extraordinaire à La Haye cette semaine, les pays du G7 ont brandi la menace de nouvelles sanctions, touchant l'économie, l'énergie ou encore la finance, en cas d'escalade en Ukraine. L'Assemblée générale de l'ONU a, elle, adopté jeudi une résolution non contraignante qui dénonce le référendum en Crimée et le rattachement de cette péninsule à la Russie. En Asie, les cours du pétrole étaient quasiment inchangés dans les échanges matinaux dans un marché digérant la hausse du baril de référence la veille sous l'effet de bons indicateurs économiques américains. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai prenait 8 cents, à 100,34 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 2 cents, à 107,01 dollars.