Un total de 53 419 mines antipersonnel disséminées le long des lignes électrifiées Challe et Morice, dans la wilaya frontalière d'El Tarf, ont été détruites depuis 2004 par l'Armée nationale populaire, a indiqué avant-hier le colonel Hocine Hamel, chargé des opérations de déminage dans l'est du pays. Sur les 16 communes minées (10 sur la ligne Challe et 6 le long de la ligne Morice), sept (7) ont été, à ce jour, déminées au moment où l'opération tire à sa fin dans une huitième commune, a précisé le colonel Hamel lors d'une d'une conférence de presse organisée au musée du Moudjahid, à El Tarf, en présence du chef d'une délégation du comité international de la Croix-Rouge (CICR), M.Askar Umarbekov, du président de l'association nationale des victimes des mines antipersonnel, M. Mohamed Djouadi, du colonel Ahcène Guerabi, du ministère de la Défense nationale et du président de l'association Mechaâl Ech-Chahid, Mohamed Abad. "Un linéaire de 249 kilomètres sur les 313 km de bandes minées a été 'assaini', ce qui représente une superficie de 496 hectares", a-t-il affirmé, ajoutant que la surface minée est estimée à 627 hectares, ce qui porte le taux de dépollution dans cette wilaya à 79,52%. Un bilan détaillé des opérations de déminage menées jusqu'au 31 mars 2014 dans la région est du pays a été présenté à cette occasion, faisant ressortir que sur 47 communes ciblées relevant de quatre (04) wilayas dans l'est du pays, 27 ont été assainies sur un linéaire global de 982,49 km, soit plus de 2 000 hectares, a ajouté l'intervenant, précisant que 170 364 mines antipersonnel, 7.204 mines anti-groupes et 317 obus ont été détruits. Après avoir évoqué les différentes étapes de déminage effectuées par trois détachements, ainsi que les difficultés liées à la nature du sol, le colonel Hamel a indiqué que cette opération se poursuit à un rythme "appréciable" qui permet d'envisager la fin de cette opération en 2017, comme prévu. De son côté, le colonel Ahcène Guerabi, affirmant qu'au 31 mars 2014, 7 570 hectares ont été assainis à l'échelle nationale, a rappelé que le travail se poursuit dans les wilayas de Tlemcen, de Naâma, de Tébessa, de Souk Ahras et d'El Tarf. Rappelant que l'Algérie a obtenu de la France les plans de pose des mines le long des lignes Challe et Morice, cet officier a souligné que depuis deux ans, aucune victime des mines antipersonnel n'a été enregistrée en Algérie où leur nombre était estimé, au 31 décembre 2013, à 3 562 victimes. Pour sa part, le représentant du CICR a rappelé les efforts déployés par l'Algérie en matière de dépollution des zones minées et de prise en charge des victimes, exhortant d'autres pays à faire partie des 156 nations ayant ratifié la convention d'Ottawa. Il a par ailleurs, fait part de "discussions en cours" pour la remise d'archives historiques concernant les activités du CICR durant cette étape charnière de l'Algérie.
120 mines remplacées par autant d'oliviers à Sidi Abid Une opération de destruction de 120 mines antipersonnel, sinistres vestiges de la période coloniale, suivie de la plantation d'autant d'oliviers a été menée mercredi après-midi à Sidi Abid, dans la daïra de Bouahdajar, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale des victimes des mines antipersonnel (4 avril). Le colonel Hassan Gueradi, du ministère de la Défense nationale, le président de l'association nationale Machaâl Ech-Chahid, Mohamed Abad, le chef d'une délégation du comité international de la Croix-Rouge, Askar Umarbekov, et le président de l'association nationale des victimes des mines, Mohamed Djouadi, et plusieurs officiers ont assisté, aux côtés des autorités locales, à cette opération, la 5e du genre après celles organisées à Naâma, Tebessa, Bechar et Souk Ahras. Son but, selon le colonel Hocine Hamel, chargé des opérations de déminage dans l'est du pays, est de ''venir à bout des mines disséminées le long des lignes Challe et Morice durant la Révolution, et faire en sorte que ces lieux de la mort deviennent source de vie grâce à la plantation d'oliviers''. Le colonel Hamel a souligné que 70% de la superficie a été assainie dans cette wilaya frontalière où une démonstration symbolique du procédé de déminage qui passe par cinq phases a été expliquée par cet officier qui a longuement insisté sur ''l'impact de la plantation des arbres en lieu et place de ces mines afin d'immortaliser cette date symbole''. Sur le site de Sidi Abid, non loin de la Zaouïa éponyme, des explications détaillées sur les efforts menés par les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) pour débarrasser cette région de ces engins de la mort ont été données. Trois types de mines (MIS1950, APID 51 et APDV 61), ont constitué la principale curiosité des nombreux participants à cette opération de déminage, entamée en 2004 pour être achevée en 2017, a-t-on affirmé. Selon le représentant du CICR, qui a indiqué qu'il s'agissait là d'un important rendez-vous qui vise à mettre un terme au douloureux souvenir qui a marqué à jamais les populations qui ont eu à le vivre, a souligné que l'Algérie enregistré des ''avancées considérables en matière de lutte contre les mines antipersonnel''. Un exposé sur les lignes Challe et Morice, accompagné de statistiques sur le nombre de mines détruites, sera donné à la salle Ahmed-Betchine d'El Tarf dans le cadre de la célébration de cette journée placée, cette année, sous le slogan '' Un arbre planté pour chaque mine enlevée''.