La direction de la communication du candidat à la présidentielle 2014, Abdelaziz Bouteflika, a condamné, avant-hier à Alger, les "actes d'agression" commis par des citoyens à Béjaïa où le directeur de campagne du président candidat devait animer un meeting. "Suite aux actes d'agression commis par des groupuscules fascistes comportant parmi eux des éléments de Barakat et du Mak (mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, non reconnu-NDLR-) contre les citoyens de Béjaïa, journalistes ainsi que la délégation accompagnant le directeur de campagne et représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, nous condamnons avec fermeté ces agissements et dénonçons leurs auteurs", a souligné le directeur de campagne du candidat Bouteflika, Abdessalam Bouchouareb . Les auteurs de ces actes "semblent s'inscrire dans un agenda qui ne correspond nullement aux agendas politiques des Algériens jaloux de leur pays et démocratiques", a-t-il dit. M. Bouchouareb a encore précisé que la direction de campagne du président-candidat Abdelaziz Bouteflika a "évité de tenir le meeting de Béjaia afin de préserver et protéger la population, les journalistes ainsi que les membres de sa délégation"."Nous mettions en garde il y a à peine quelques jours contre ce genre de dérives, dans un communiqué où nous précisions par ailleurs que rien ne nous pousserait à nous départir de l'éthique politique dans laquelle nous nous inscrivons par fidélité à l'esprit de notre candidat", a-t-il rappelé. M. Bouchouareb a conclu que "ces actes intolérants des auteurs de cette violence qui prétendent porter des revendications démocratiques sont l'antinomie même de la démocratie puisqu'ils empêchent d'autres citoyens de s'exprimer". en effet, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté, avant-hier en fin de matinée à Béjaïa, au terme d'un empêchement d'un meeting d'Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, prévu à la maison de la Culture, suivi d'une agression de ses partisans, pris à partie à leur sortie. Massés le long du mur d'enceinte de la maison de la Culture et sur les trottoirs avoisinants, les manifestants ont exprimé à tue-tête leur opposition à la tenue de la prochaine élection présidentielle, avant de bloquer le mouvement des personnes entrant ou sortant de l'établissement. Plusieurs personnes ont été atteintes avec des projectiles ou agressées. Des membres de la Ligue algérienne des droits de l'homme ont tenté, en vain, de s'y opposer en appelant au calme. Ils ont été rabroués par des escouades de jeunes, visiblement déterminés à en découdre. Le service d'ordre a dû intervenir pour les disperser en utilisant des gaz lacrymogènes. Depuis, la situation a pris l'allure d'une émeute. Un véhicule en stationnement aux alentours de l'esplanade a été brûlé. Toute la circulation automobile à hauteur de ce quartier névralgique a été perturbée et des bouchons inextricables sont apparus dans l'ensemble des quartiers avoisinants et sur le boulevard Krim Belkacem. Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant à la présidentielle du 17 avril, Abdelaziz Bouteflika, a indiqué avoir préféré annuler le meeting qu'il devait animer dans cette wilaya pour "préserver la sécurité". "Vous avez vu de vos propres yeux ce qui s'est passé et ce qu'est la démocratie pour certains", a déclaré M. Sellal qui s'est enquis de l'état des journalistes l'ayant accompagné pour couvrir l'événement dans cette wilaya. Le directeur de campagne du candidat Bouteflika a rappelé qu'il était contre l'exclusion et l'extrémisme, soulignant que "l'extrémisme n'a pas sa place dans ce pays"."Je suis convaincu que le peuple algérien fait la distinction entre le bon grain et l'ivraie", a dit M. Sellal qui a remercié les habitants de Béjaïa venus en force assister au meeting regrettant cet incident. Avant de prendre l'avion, M. Sellal a rencontré une délégation de personnes venues assister au meeting qui l'ont assuré de leur soutien au candidat Bouteflika.
Le président du CNSEL dénonce les incidents qui ont provoqué l'annulation du meeting de Sellal à Bejaïa Le président de la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle du 17 avril (CNSEL), Fateh Boutbik, a vivement condamné les incidents survenus à Béjaïa, qui ont provoqué l'annulation du meeting du directeur de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal. Lors d'une conférence de presse organisée après ces incidents, M. Boutbik a "condamné, une nouvelle fois, toute forme d'agissement et d'acte de violence visant à perturber la campagne électorale, après les cas signalés à Djelfa et Blida". Il a précisé qu'"aucun rapport officiel n'a été établi, pour le moment, sur ces événements", et la CNSEL a "dépêché son représentant au niveau de cette wilaya sur place pour faire le constat. M. Boutbik a déploré ces violences, les qualifiant d'"inadmissibles et contraires aux pratiques démocratiques quelle que soit la partie ou la personne visée", appelant à la sagesse, au dialogue et au civisme et d'éviter tout débordement et toute forme d'extrémisme".
Mme Hanoune qualifie l'empêchement de la tenue d'un meeting de Sellal à Béjaia de "dérive dangereuse" La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) et candidate à l'élection présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune a qualifié l'empêchement de la tenue d'un meeting à Béjaïa de Abdelmalek Sellal, de "dérive dangereuse et inacceptable". "Je suis profondément touchée pas ces informations. Je viens de discuter avec les responsables du parti (PT) pour en savoir plus", a-t-elle déclaré à la presse au terme d'un meeting qu'elle a animé au titre de la campagne électorale, qualifiant cet incident de "dérive dangereuse et inacceptable". "Cela ne ressemble pas aux habitants de la wilaya de Béjaïa qui ont une tradition démocratique", a-t-elle ajouté. "C'est le système du parti unique qui a privé le peuple du droit de l'expression libre, car chacun est libre d'exprimer son opinion mais dans le respect et sans que cela risque de nous entraîner vers le dérapage", a-t-elle mis en garde. "Nous ne pouvons pas au nom de la démocratie et de l'opposition recourir aux pratiques plus dangereuses que celles du parti unique". La secrétaire générale du parti a, dans ce contexte, condamné "l'agression des journalistes chargés de couvrir le meeting de M. Sellal, estimant que ces derniers étaient face à "un défi historique".