Le groupe français de grande distribution Carrefour a annoncé avoir enregistré au premier trimestre des ventes en recul de 5,2% en données publiées, à 19,7 milliards d'euros, pénalisées par des effets de changes, de périmètre et un effet calendaire. Ce chiffre est quasiment en ligne avec les attentes des analystes de Bloomberg, qui tablaient sur 19,8 milliards d'euros. En organique, c'est-à-dire retraité des effets de change, de l'impact calendaire, des variations des prix de l'essence et de la renégociation du partenariat du groupe en Turquie, le chiffre d'affaires évolue de manière positive, ressortant en progression de 3,7%. "Il s'agit de notre meilleur trimestre de croissance organique depuis plus de deux ans", a commenté le directeur financier de Carrefour, Pierre-Jean Sivignon, lors d'une conférence téléphonique. Bien qu'estimant qu'il est "encore tôt dans l'année pour donner des perspectives", il a toutefois dit considérer comme "raisonnable" l'actuel consensus médian des analystes pour le résultat opérationnel courant attendu en 2014, qui s'établit à 2,38 milliards d'euros. L'activité de Carrefour sur le premier trimestre a été affectée à hauteur de -7,4% "par la combinaison exceptionnelle de trois éléments externes", a-t-il cependant souligné. Les variations de changes ont ainsi pesé fortement, à hauteur de -5,3% sur les ventes à l'international et notamment au Brésil, deuxième marché le plus important pour le groupe. Par ailleurs, un effet calendaire défavorable, avec le décalage des fêtes de Pâques sur avril, et la baisse des prix de l'essence ont aussi eu des effets négatifs respectifs de 1,3% et 0,7% sur l'activité du groupe. Pour ces raisons, les ventes en France, premier marché de Carrefour, se replient de 0,9% en données publiées, à 9,22 milliards d'euros. Elles repassent en positif une fois retraitées de ces éléments conjoncturels (+1,4%). Cette progression est moindre que celle observée au quatrième trimestre, qui était de 1,9%. Cela est notamment dû au "contexte de moindre inflation des prix", a indiqué M. Sivignon. Il a cependant souligné que "tous les formats progressent" en organique avec un "trafic en hausse pour le quatrième trimestre consécutif" et des ventes en non-alimentaire "meilleures que lors du précédent trimestre". Le format phare des hypermarchés recule de 1,8% en publié dans l'Hexagone, pénalisé par le décalage de Pâques et l'effet de la baisse des prix de l'essence à hauteur de -1,1%. En organique, le format progresse (+0,7%), mais là encore avec un ralentissement par rapport à la fin de 2013. Dans le reste de l'Europe, qui évolue toujours dans un "contexte économique général difficile", le chiffre d'affaire reste négatif (-2,2% en publié, -1,2% en organique), malgré une "nouvelle croissance des ventes en Espagne, Belgique et Roumanie", qui constitue tout de même un "progrès", a noté le directeur financier. Enfin, les ventes à l'international sont fortement pénalisées par l'effet des changes, à hauteur de -17,8%, et ressortent donc en net recul en données publiées (-9,2%, à 5,5 milliards d'euros). La variation organique est-elle positive (+10,5%), tirée notamment par l'Amérique latine (+15,2%), où la "croissance continue d'être très solide".