Les forces de l'ordre fidèles à Kiev ont lancé à Slaviansk (région de Donetsk, à l'est de l'Ukraine) une opération spéciale contre les partisans de la fédéralisation qui avaient occupé plusieurs bâtiments administratifs, annonce hier un correspondant de l'agence russe de presse RIA Novosti. Selon lui, on entend des coups de feu dans les rues, des hélicoptères survolent la ville. Hier matin, le ministre de l'Intérieur ukrainien Arsen Avakov a annoncé sur sa page Facebook le début de l'opération à Slaviansk. "Des unités de toutes les forces du pays participent. Que Dieu soit avec nous", a écrit le ministre sans autre précision. Il a aussi écrit que les civils devaient quitter le centre-ville, ne pas descendre dans la rue et ne pas s'approcher des fenêtres de leurs domiciles. M. Avakov affirme que ce sont des opposants au gouvernement actuel qui avaient ouvert le feu les premiers. Samedi soir, les opposants ont assuré qu'ils n'avaient pas d'armes. Les régions de l'est de l'Ukraine connaissent ces dernières semaines une mobilisation de militants pro-russes qui réclament la tenue de référendums sur le statut de leurs régions à l'instar de celui organisé en Crimée. Le week-end dernier, les manifestants ont pris le contrôle de bâtiments administratifs dans les villes de Donetsk et de Kharkov et se sont emparés des locaux du Service de sécurité ukrainien (SBU) à Lougansk. Les protestataires ne reconnaissent pas les nouveaux gouverneurs de leurs régions nommés par Kiev suite au renversement du président Viktor Ianoukovitch et réclament une fédéralisation de l'Ukraine.
La police de Donetsk rejoint les manifestants Les forces anti-émeutes de Donetsk (est de l'Ukraine) ont refusé d'obéir à leurs chefs et, après avoir mis les rubans orange et noir des partisans pro-russes, ont annoncé qu'ils soutenaient les revendications des protestataires. "Nous refusons de disperser les manifestants pacifiques, car nous ne voulons pas qu'ils se comportent à notre égard comme les putschistes de Maïdan", a déclaré un membre des forces de l'ordre. "Nous refusons d'obéir aux autorités de Kiev, car nous contestons leur légitimité", a ajouté son collègue.
Victimes des deux côtés à Slaviansk L'opération spéciale lancée hier matin contre les protestataires à Slaviansk (est de l'Ukraine) a fait des victimes des deux côtés, dont un officier du Service de sécurité ukrainien (SBU) mort et cinq policiers blessés, a annoncé le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov. "Slaviansk. Des morts et des blessés de deux côtés. De notre côté - un officier du SBU mort et cinq blessés", a écrit le ministre sur sa page Facebook, ajoutant qu'il y avait des victimes parmi les protestataires, sans toutefois préciser leur nombre.
Aucune raison d'accuser Moscou des tensions dans le Sud-Est Il n'y a aucune raison de reprocher à Moscou la détérioration de la situation dans le sud et le sud-est de l'Ukraine, indique un communiqué de la diplomatie russe publié avant-hier à l'issue d'un entretien téléphonique entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue ukrainien Andreï Dechtchitsa. "Lors de l'entretien, Andreï Dechtchitsa a tenté de rejeter sur la Russie la responsabilité de la détérioration de la situation dans les régions sud et sud-est de l'Ukraine. Il a affirmé que des agents russes opéraient dans ces régions et que certains d'entre eux étaient déjà arrêtés. En réponse, Sergueï Lavrov a déclaré que ces affirmations étaient dénuées de fondements. Il a rappelé que des accusations analogues étaient émises contre la Russie par Washington qui, pourtant, n'a toujours fourni aucune preuve concrète à l'appui de ses dires", lit-on dans le communiqué. Interrogé par M. Dechtchitsa sur les perspectives d'une rencontre quadripartite réunissant la Russie, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Ukraine, le chef de la diplomatie russe a répondu que l'agenda de cette rencontre, son format et sa date faisaient l'objet de négociations entre Moscou et Washington.
Ban Ki-moon préoccupé par le risque croissant des violences dans l'Est Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est "profondément préoccupé par la situation qui empire dans l'est de l'Ukraine et la menace croissante de violences dans cette région", annonce un communiqué rendu public samedi soir par un porte-parole des Nations unies. "Le secrétaire général souligne que les désordres ultérieurs ne répondront aux intérêts d'aucune des parties", a indiqué le porte-parole. Selon lui, M.Ban Ki-moon a appelé toutes les parties à apaiser la situation, à suivre la lettre de la loi, à faire preuve d'un maximum de retenue et à entamer immédiatement un dialogue. "Les Nations unies sont prêtes à continuer de soutenir le règlement pacifique de la crise actuelle en Ukraine", a souligné le porte-parole.