Les cours des céréales sur le marché mondial, blé et maïs en particulier, viennent d'atteindre des niveaux inégalés par rapport aux dix dernières années, selon le dernier rapport de la FAO " Perspectives de l'alimentation " (Food outlook). De faibles récoltes dans les principaux pays producteurs et une demande en forte augmentation (notamment pour la production de biocarburants) ont poussé les cours à la hausse alors que la filière riz était marquée par la faiblesse de l'offre. Par conséquent, la facture des importations est en nette hausse. Les dépenses mondiales sur les importations alimentaires pour 2006 pourraient atteindre un niveau record de 374 milliards de dollars, soit 2 % de plus que l'année précédente. La facture des importations des pays en développement devrait augmenter de près de 5 % par rapport à 2005, principalement du fait de la hausse des cours et non de l'augmentation actuelle du volume des importations. Ce qui nous amène à parler de l'Algérie qui est, à titre de rappel, un des pus gros voire le premier importateur de blé dans le monde. Avec des besoins de l'ordre de 5 millions de tonnes par an, les plus élevés au Maghreb, et une production d'une moyenne, au mieux, de 3 millions de tonnes annuellement en raison des conditions climatiques, l'Algérie représente ainsi un marché que les pays exportateurs de blé s'arrachent puisque cela représente une facture d'une moyenne de 500 millions de dollars par an. Autrement dit, avec la hausse des cours sur le marché mondial, l'Algérie devra, donc, débourser lourd et s'acquitter d'une facture assez salée pour subvenir aux besoins nationaux en matière de céréales, particulièrement de blé. Notons, par ailleurs, que, pour l'Algérie, à un moment donné, et dans une large proportion, ce sont plutôt, les opérateurs privés qui passent directement leurs commandes, notamment en blé tendre, pour faire tourner leurs minoteries de plus en plus nombreuses et en sortir de la farine. Mais il faudra signaler que depuis quelques temps, précisément, depuis la montée des prix du blé sur le marché international, les importateurs privés algériens ont dû renoncer à leur activité, pour la simple raison qu'aucun minotier n'accepterait d'acheter leur blé à des prix aussi élevés. C'est donc l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui vient à la rescousse puisque lui, il prend en charge la marge existant entre les prix à l'importation et les prix exercés sur le marché intérieur. Mais , il arrive que l'OAIC n'arrive pas à approvisionner toutes les minoteries, régulièrement. Autant dire, que la hausse des cours des céréales, dans le monde, a déjà ses retombées sur le marché algérien. C'est la raison pour laquelle les pouvoirs publics tentent de doubler leurs efforts pour améliorer la production céréalière nationale. C'est l'unique issue. Cependant, selon les dernières estimations de la FAO, la production mondiale de blé pour 2006 s'établirait autour de 592 millions de tonnes, soit environ 33 millions de tonnes de moins qu'en 2005 (-5,3 %). La tendance devrait, cependant, se renverser en 2007 du fait de meilleures perspectives de récolte. La FAO prévoit une réduction des achats d'un grand nombre de pays, motivée moins par l'amélioration des approvisionnements internes que par le niveau élevé des cours internationaux. En outre, les coûts élevés de l'énergie devraient inciter les pays pauvres à réduire leurs importations alimentaires afin de continuer à satisfaire leurs besoins en carburants fossiles.