Le chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahri a ordonné à la branche syrienne du réseau extrémiste, le Front Al-Nosra, de cesser de combattre les autres djihadistes dans ce pays, dans un nouvel enregistrement sonore mis en ligne hier sur des sites islamistes. S'adressant au chef du Front Al-Nosra en Syrie, Abou Mohammed al-Joulani, Zawahiri lui ordonne ainsi qu'aux soldats du front (...) de cesser immédiatement de combattre les autres groupes djihadistes en Syrie. Il lui demande de se consacrer au combat contre les ennemis de l'Islam, en l'occurrence les baasistes, les partisans du parti Baas au pouvoir en Syrie, les chiites et leurs alliés. Une guerre fratricide entre groupes rebelles rivaux, en particulier Al-Nosra et les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), pourtant tous engagés contre le régime en Syrie, a fait des milliers de morts depuis janvier dans le nord du pays échappant à l'autorité de Damas. Le différend avec l'EIIL, critiquée pour ses exactions et ses tendances hégémoniques en Syrie, a éclaté l'année dernière lorsque Zawahiri a accusé ce groupe radical de violences contre des civils et des rebelles rivaux et lui a ordonné de restreindre ses activités à l'Irak. Dans son nouvel enregistrement, le chef d'Al-Qaïda, qui rappelle la genèse du différend entre les deux groupes, appelle de nouveau le chef de l'EIIL, Abou Bakr al-Baghdadi, à se consacrer à l'Irak blessé, qui a besoin que vous redoubliez d'efforts pour élargir l'influence de cette branche du réseau en Irak. Consacrez-vous à l'Irak, même si vous ressentez une injustice (...), pour que cesse cette boucherie (en Syrie). Consacrez-vous (à lutter) contre les ennemis de l'Islam en Irak, ajoute Zawahiri dans ce qu'il présente comme un conseil au chef de l'EIIL. Le chef d'Al-Qaïda a récemment déclaré le Front al-Nosra comme la branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie, désavouant clairement l'EIIL, qui voulait s'imposer comme le représentant du réseau extrémiste à la fois en Irak et en Syrie.
18 morts dont 11 enfants dans deux attentats à Hama Au moins 18 civils, dont 11 enfants, ont été tués hier dans deux attentats à la voiture piégée dans deux localités contrôlées par le régime de la province de Hama, dans le centre de la Syrie, a rapporté l'agence officielle Sana. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les localités visées, Jibrine et al-Houmeiri, sont alaouites, minorité religieuse à laquelle appartient le président syrien Bachar al-Assad. Un double attentat avait déjà frappé mardi un quartier alaouite à Homs, troisième ville de Syrie, faisant au moins 100 morts, en majorité des civils. Ces explosions meurtrières interviennent à un mois de la présidentielle du 3 juin qui doit être organisée dans les zones tenues par le régime et devrait aboutir sans surprise à la réélection de M. Assad. Selon Sana, les attentats de Hama ont été menés par deux terroristes, reprenant le terme employé par le régime pour désigner les rebelles. Un terroriste a fait exploser une voiture piégée au centre de la localité de Jibrine, dans le sud-ouest de la province de Hama, tuant 17 civils dont 11 enfants et blessant plus de 50 personnes, a indiqué l'agence, en précisant que l'attentat avait endommagé plusieurs bâtiments. Le deuxième attentat suicide, qui a eu à al-Houmeiri, a fait un mort, d'après Sana. L'OSDH a fait état de son côté de 15 morts, précisant que l'attentat de Houmeiri s'était produit près d'un poste de police. Les djihadistes du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, avaient revendiqué le double attentat de mardi à Homs, à Abbassiya, un quartier alaouite contrôlé par le régime. Ils avaient indiqué dans un communiqué qu'il s'agissait de représailles aux bombardements meurtriers de l'armée contre les quartiers tenus par les rebelles.