Les prix du pétrole ont terminé en légère hausse avant-hier à New York, de bons chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis n'occultant qu'en partie une situation de forte abondance de l'offre pétrolière dans le pays. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin a gagné 34 cents à 99,76 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 108,59 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 83 cents par rapport à la clôture de la veille. Le marché a trouvé du soutien dans les chiffres meilleurs que prévu sur l'emploi américain ce matin, qui ont notamment montré un nombre important de créations d'emplois, ce qui devrait se traduire par une demande accrue en produits pétroliers, a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. L'économie américaine a créé 288 000 emplois, contre 210 000 attendus, selon un rapport du département du Travail américain publié vendredi. De plus, le taux de chômage aux Etats-Unis a très nettement chuté en avril pour atteindre son plus faible niveau depuis septembre 2008, à 6,3%, contre 6,7% en mars. La baisse du chômage est cependant liée en partie au recul de la population active. Les violences en Ukraine ajoutent aussi une prime de risque sur les prix, a ajouté M. Lipow, particulièrement sur les cours du Brent, généralement plus sensibles que ceux du WTI aux événements géopolitiques. Car, bien que les sanctions en place n'affectent que très peu les flux de gaz et de pétrole dans la région, les opérateurs craignent que l'escalade des tensions n'entraîne l'adoption de mesures plus sévères de la part des Occidentaux à l'encontre de la Russie, susceptibles de toucher plus directement le secteur énergétique, a-t-il précisé. Environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de Russie. L'Ukraine, en proie depuis des semaines à une insurrection armée pro-russe qui s'étend dans l'est du pays, a lancé vendredi une opération militaire dans les villes de Slaviansk et Kramatorsk, perdant deux militaires et deux hélicoptères et s'attirant les foudres de la Russie. De son côté, la Russie, que Kiev et l'Occident accusent de téléguider le mouvement pro-russe, a vivement réagi à l'annonce de l'opération militaire, qu'elle a qualifiée de raid de représailles et de coup de grâce à l'accord de Genève péniblement conclu à la mi-avril entre Moscou, Kiev et les Occidentaux. Dans ce contexte, comme souvent, à l'orée d'un week-end, les gens préfèrent acheter que vendre, a noté M. Lipow. Mais la situation de l'offre aux Etats-Unis, et dans la région du golfe du Mexique plus précisément, est telle que cela limite pour l'instant toute hausse des prix, a expliqué John Kilduff, analyste chez Again Capital. Alimentées par la hausse constante de l'extraction d'or noir dans le pays et la demande modeste en énergie, ces réserves ont atteint 399,4 millions de barils la semaine dernière dans le pays, soit leur plus haut niveau depuis 1931 en données mensuelles. Et même si les réserves du terminal pétrolier de Cushing -- qui servent de référence aux prix du WTI -- déclinent, elles s'accumulent dans la région du golfe du Mexique, depuis la mise en route récente de plusieurs oléoducs reliant cette ville aux raffineries texanes. En Asie, le pétrole était quasi inchangé dans les échanges matinaux après avoir reculé la veille sous l'effet d'une nouvelle hausse des stocks de brut aux Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin gagnait 5 cents, à 99,47 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance s'appréciant d'un petit cent, à 107,77 dollars. Alimentées par la hausse constante de l'extraction d'or noir dans le pays et la demande modeste en énergie, les réserves américaines ont atteint 399,4 millions de barils la semaine dernière, soit leur plus haut niveau depuis que des données hebdomadaires ont commencé à être publiées en 1982 et depuis 1931 en données mensuelles. Les stocks de brut ont toutefois reculé à Cushing, le terminal pétrolier d'Oklahoma où sont entreposés les barils servant de référence au WTI, grâce à la mise en route récente de plusieurs oléoducs reliant cette ville au golfe du Mexique. L'état de ces réserves sert d'indicateur de la demande en énergie dans le pays, et plus généralement de la vitalité de l'économie et de la confiance des consommateurs.