L'or et l'argent ont baissé cette semaine, pénalisés par la poursuite de la réduction des mesures d'aide monétaire aux Etats-Unis et l'évolution positive du marché du travail américain, tandis que les platinoïdes montaient alors que la grève se poursuit en Afrique du Sud. "La Réserve fédérale américaine a réduit - comme attendu - ses rachats d'actifs de 10 milliards de dollars. Par conséquent, les métaux précieux perdent leur attractivité comme valeur refuge, malgré la crise en Ukraine", ont expliqué les économistes de Commerzbank. En effet, la Fed a annoncé mercredi à l'issue d'une réunion de deux jours de son Comité de politique monétaire (FOMC) porter ses rachats d'actifs à 45 milliards de dollars par mois, contre 55 milliards de dollars auparavant. Ces injections ont tendance à diluer la valeur du dollar et font craindre une augmentation de l'inflation à long terme, deux éléments qui poussent les investisseurs vers la sécurité que représente l'or. Leur interruption progressive rend donc le métal jaune moins attrayant aux yeux des investisseurs. L'or n'a pas marqué de plus bas significatif mais a entrainé l'argent, considéré comme une alternative bon marché, dans sa chute. Ce dernier est ainsi tombé jeudi à 18,85 dollars l'once, son niveau le plus faible depuis le 31 décembre. Même la recrudescence des tensions en Ukraine vendredi (avec le lancement d'une opération militaire par l'armée ukrainienne sur la ville de Slaviansk, bastion de la rébellion armée pro-russe) n'a pas empêché l'or de poursuivre sa baisse. "Le fait que l'économie (américaine) s'est reprise récemment est un autre élément baissier pour les métaux précieux", a expliqué Jonathan Sudaria, analyste chez Capital Spread. Le métal jaune a ainsi mal réagi au rapport mensuel sur l'emploi et le chômage américain, qui a montré vendredi une hausse bien plus forte que prévu des créations d'emploi (+288 000) et une importante baisse du chômage (6,3%). L'amélioration de l'économie américaine a tendance à rassurer les investisseurs, qui voient du coup moins d'intérêt à détenir les actifs jugés les plus sûrs tel que l'or. Par contre, l'argent s'est quelque peu ressaisi vendredi, la reprise économique étant jugée de bon augure pour la demande industrielle d'argent (environ 50% de la demande totale). Les platinoïdes montent Le platine et le palladium ont progressé cette semaine, atteignant des plus hauts depuis respectivement mi-avril 2014 (à 1 435,50 dollars l'once mardi) et début août 2011 (à 819,20 dollars l'once jeudi). La grève dans les mines de platine en Afrique du Sud est entrée dans sa quinzième semaine jeudi. Les trois principaux producteurs mondiaux de platine ont demandé au syndicat radical Amcu de soumettre leur dernière offre à ses membres pour les laisser se prononcer. Cette offre représente une augmentation du salaire global (allocations comprises) de 7,5% à 10% par an sur les trois prochaines années. L'Amcu réclame un salaire de base de 12 500 rands mensuels, hors primes, ce qui selon les patrons correspondrait à une augmentation moyenne de 30% par an pendant quatre ans. Selon les calculs des producteurs, la grève a provoqué près de 16 milliards de rands de pertes pour les producteurs et 7 milliards de rands pour les salariés. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 281,25 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1 301,25 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 19,17dollars, contre 19,66 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 425 dollars, contre 1 418 dollars le vendredi précédent. L'once de palladium a clos à 816 dollars, contre 805 dollars sept jours auparavant.