Les électeurs indiens ont commencé lundi à voter pour des élections générales marathon, les plus larges jamais organisées dans le monde, susceptible de marquer une transition à la tête de la puissance asiatique émergente. Près de 814 millions d'électeurs, soit 100 millions de plus qu'en 2009, sont appelés à choisir les membres du parlement d'où sera issu le prochain Premier ministre qui conduira le pays pendant les cinq prochaines années. Deux Etats du nord-est du pays, l'Assam et le Tripura, sont les premiers à se rendre aux urnes, donnant le coup d'envoi à un véritable marathon électoral. Le vote dans les 930.000 bureaux étalés des contreforts himalayens au sud tropical, est prévu en neuf phases sur presque six semaines. Les résultats seront annoncés le 16 mai prochain. Le parti nationaliste hindou du Bharatiya Janata Party (BJP), conduit par le leader controversé Narendra Modi, part favori, selon les sondages, pour diriger une coalition à la tête du pays au détriment du Congrès au pouvoir depuis dix ans. La chambre basse du parlement indien est composée de 543 sièges et chaque parti ou coalition devra obtenir au moins 272 députés pour former un gouvernement. Les observateurs qui prédisent une défaite du Congrès mettent surtout en cause le ralentissement économique, les multiples scandales de corruption et l'ampleur des inégalités et du chômage dans ce pays de 1,2 milliard d'habitants, dont presque la moitié sont âgés de moins 25 ans. Jusqu'au dernier jour, la campagne électorale a été des plus intenses et des plus virulentes. Les partis et les candidats se sont livrés à une véritable guerre de mots, s'échangeant les accusations les plus acerbes. Les résultats seront proclamés le 16 mai.