La Russie n'a jamais cherché à déstabiliser l'Ukraine, et il n'y a pas de militaires russes dans ce pays, a indiqué le président russe Vladimir Poutine dans une interview accordée à la chaîne de télévision française TF1 et à la radio Europe 1. "Il n'y a ni forces militaires ni instructeurs russes dans le sud-est de l'Ukraine", a déclaré le chef de l'Etat devant les journalistes français. A la question de savoir si la Russie entendait annexer l'Ukraine ou la déstabiliser, M.Poutine a répondu par la négative. "Non, nous n'avons jamais eu de telles intentions et ce n'est toujours pas le cas", a-t-il dit. Et d'ajouter que le gouvernement ukrainien devrait "engager un dialogue avec son propre peuple, non pas à l'aide de chars et d'avions, mais par le biais de négociations". "Où qu'ils vivent, les gens ont des droits, et ces droits doivent être entendus", a souligné le président russe. Cet extrait de l'interview du président russe enregistrée dans sa résidence de Sotchi a été dévoilé par Europe 1 mercredi matin, à la veille de la visite de M.Poutine en France, où il assistera vendredi 6 juin aux commémorations du 70e anniversaire du Débarquement des troupes alliées en Normandie. C'est la première interview que le président russe accorde aux médias occidentaux depuis le début de la crise en Ukraine. Les autorités de Kiev mènent depuis le 15 avril dernier une opération d'envergure visant à réprimer la révolte qui a éclaté dans le sud-est de l'Ukraine en réaction au coup d'Etat du 22 février. L'armée ukrainienne utilise des blindés et des avions. Les événements ont pris une tournure particulièrement dramatique à Slaviansk (nord de la région de Donetsk), ainsi qu'à Lougansk, Kramatorsk et à Marioupol où il y a déjà des dizaines de morts et de blessés parmi les civils. La Russie dénonce une ''opération punitive'' et appelle Kiev à l'arrêter immédiatement. Le milliardaire Piotr Porochenko, qui a remporté l'élection présidentielle du 25 mai en Ukraine, a exigé que l'armée et les forces de sécurité du pays "nettoient" les régions de Donetsk et de Lougansk avant son investiture au poste de chef de l'Etat prévue samedi 7 juin à Kiev.