La Russie n'a jamais cherché à déstabiliser l'Ukraine, et il n'y a pas de militaires russes dans ce pays, a indiqué hier le président russe Vladimir Poutine dans une interview accordée à la chaîne de télévision française TF1 et à la radio Europe 1. «Il n'y a ni forces militaires ni instructeurs russes dans le sud-est de l'Ukraine», a déclaré le chef de l'Etat devant les journalistes français. A la question de savoir si la Russie entendait annexer l'Ukraine ou la déstabiliser, M. Poutine a répondu par la négative. «Non, nous n'avons jamais eu de telles intentions et ce n'est toujours pas le cas», a-t-il dit. Et d'ajouter que le gouvernement ukrainien devrait «engager un dialogue avec son propre peuple, non pas à l'aide de chars et d'avions, mais par le biais de négociations».«Où qu'ils vivent, les gens ont des droits, et ces droits doivent être entendus», a souligné le président russe. Cet extrait de l'interview du président russe enregistrée dans sa résidence de Sotchi a été dévoilé par Europe 1 hier matin, à la veille de la visite de M. Poutine en France, où il assistera demain aux commémorations du 70e anniversaire du débarquement des troupes alliées en Normandie. C'est la première interview que le président russe accorde aux médias occidentaux depuis le début de la crise en Ukraine. 7000 réfugiés ukrainiens en 24 heures La Russie a accueilli mardi plus de 7000 réfugiés ukrainiens, a annoncé hier le délégué russe aux droits des enfants Pavel Astakhov. «Ces dernières 24 heures, un nombre record d'Ukrainiens - plus de 7000 personnes - sont entrés dans la région russe de Rostov-sur-le-Don! Le nombre de réfugiés augmente de jour en jour», a indiqué Astakhov sur Instagram. «Pour le moment, personne ne peut quitter Slaviansk. La ville est encerclée et est la cible de tirs. Nous essayons d'évacuer un garçon de 8 mois qui se trouve à l'hôpital de Slaviansk», a ajouté Astakhov. Le délégué russe a rapporté mardi que plus de 830 enfants ayant quitté la zone d'hostilités en Ukraine étaient logés dans des maisons de repos de la république russe de Crimée. Selon lui, d'autres régions russes accueillent également des enfants ukrainiens.