Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, effectue une visite officielle de deux jours, aujourd'hui et demain en Algérie . Cette visite est qualifiée de "très importante", par le porte-parole du Quai d'Orsay. Elle s'inscrit d'ailleurs, toujours selon le Quai d'Orsay, dans le contexte de la relance et de la consolidation des relations avec l'Algérie, engagée, en décembre 2012, par la visite d'Etat du président Hollande en Algérie. Ainsi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius aura des entretiens avec de hauts responsables de l'Etat. Il rencontrera le Président de la République Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, son homologue Ramtane Lamamra, et le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, ainsi que le ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb. Ce déplacement sera l'occasion de poursuivre les concertations bilatérales sur les questions sécuritaires régionales, et notamment sur le Mali et la Libye. Il va de soi que la situation actuelle dans la région du sahel est d'importance surtout sur le plan sécuritaire. Et c'est ainsi qu'après la visite de M. Drian, ministre de la Défense, dans le cadre de la coopération en matière de défense, l'accord bilatéral entré en vigueur en février 2013 ouvre ainsi des perspectives prometteuses pour une relation dynamique dans cet important secteur. Il faut donc arriver à se rapprocher du contexte politique et sécuritaire en Afrique subsaharienne et dans le nord de l'Afrique qui s'est dangereusement détérioré. Un contexte dont l'Algérie joue un rôle de premier ordre pour une incontournable lutte antiterroriste internationale dans cette partie du monde. D'ailleurs, devant les parlementaires européens, début février 2013, à Strasbourg, le président François Hollande évoquait avec insistance le rôle de l'Algérie dans la lutte antiterroriste au Sahel, dans la stabilisation politique et le développement socioéconomique de cette région frontalière de l'Algérie. "Nous aurons besoin de l'Algérie pour lutter contre le terrorisme, pour promouvoir le développement du Sahel", pour nouer un "dialogue politique, y compris avec les Touareg", avait souligné le chef de l'Etat français. Et de rappeler que "s'il y a un pays qui a souffert de la barbarie, c'est bien l'Algérie", "qui a été des années et des années confrontée au terrorisme". En outre, le dernier communiqué final de la visite du président Hollande en Algérie indique que les deux parties se félicitent de l'atmosphère constructive et sereine caractérisant le dialogue entre les deux pays, dans les divers domaines de leur relation. Ils décident de tout mettre en œuvre pour poursuivre et intensifier encore ce dialogue afin que leur partenariat stratégique se traduise dans le bien-être de leurs ressortissants. Les questions économiques occuperont également un large segment de ce déplacement, ajoute la même source, qui indique que le ministre français sera accompagné d'une délégation d'entrepreneurs. Cette visite sera mise à profit pour examiner l'accompagnement des projets de partenariats industriels entre les deux pays. Là, il est utile de rappeler que cela s'inscrit, comme l'a indiqué le communiqué final de la visite du président M. Hollande en Algérie en décembre 2012, dans la continuité de la Déclaration conjointe sur le partenariat industriel et productif, signée le 19 décembre, le développement de l'investissement français en Algérie et algérien en France devrait accompagner, dans une logique d'équilibre des intérêts et de profits partagés. A cet effet, les deux parties se félicitent de la conclusion de plusieurs accords de partenariat, et en particulier de la signature de l'accord entre la Société Nationale des Véhicules Industriels - SNVI et l'entreprise Renault, ce qui permettra la promotion de l'industrie automobile en Algérie. Donc, le point de la situation sur le sujet est donc bien attendu lors de cette visite du ministre des Affaires étrangères français. De plus, l'ensemble des projets de coopération tournés vers la jeunesse, et notamment sur les questions de formation et d'employabilité, seront en outre évoqués lors des discussions bilatérales. Les questions relatives aux liens humains entre la France et l'Algérie, que la même source qualifie de "très denses", seront aussi abordées lors de cette visite. Un dialogue soutenu et régulier sur les conditions pratiques de la mobilité des Algériens en France et des Français en Algérie est à même de les améliorer. Il y a lieu aussi de multiplier les efforts entrepris de part et d'autre pour faciliter l'entraide judiciaire pénale et surtout leur suivi.