Les divergences persistaient après deux jours de discussions entre représentants américains et iraniens à Genève sur le programme nucléaire de Téhéran, mais l'échange a été fructueux et le dialogue va se poursuivre, a indiqué le négociateur en chef iranien. La réunion, avant les discussions de Vienne, a été fructueuse. Nous avons eu de bons échanges de points de vue dans les négociations. Des divergences demeurent et les consultations vont continuer, a affirmé le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi. Les discussions ont été intenses et difficiles mais se sont déroulées dans une atmosphère positive, a déclaré M. Araghchi, cité par l'agence de presse iranienne Isna. A Washington, la porte-parole du département d'Etat Jen Psaki a rappelé que pour les Etats-Unis l'objectif reste un accord fort et complet. Nous pensons tous qu'il est préférable de ne pas avoir d'accord plutôt qu'un mauvais accord. Elle a souligné qu'il s'agit d'un long processus et s'est refusé à commenter chaque étape et détails de la négociation, jugeant que ce serait contre-productif. Cette rencontre sur deux jours s'est tenue à l'abri des caméras dans l'hôtel Président Wilson, sur les bords du lac Léman, interdit à la presse. L'Iran fera tout son possible pour permettre la conclusion d'un accord sur son programme nucléaire avec le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), a promis mardi le président Hassan Rohani à Ankara. L'Iran a démontré qu'il menait un programme nucléaire à des fins pacifiques. Il fera tout son possible pour parvenir à un accord final avec le groupe 5+1, a déclaré M. Rohani au deuxième jour de sa visite d'Etat en Turquie. L'Iran est prêt à s'asseoir à la table des discussions pour une solution (...) l'Iran a fait ce choix en signant l'accord de Genève, a-t-il insisté, dénonçant les sanctions injustes qui lui sont imposées par les Occidentaux. L'Iran et le groupe 5+1, qui ont conclu un accord intérimaire en novembre 2013, espèrent parvenir à un accord définitif d'ici le 20 juillet garantissant le caractère pacifique du programme nucléaire iranien et la levée des sanctions internationales imposées à l'Iran.
La photo souvenir est pour plus tard C'est la première fois qu'Iraniens et Américains se retrouvent officiellement face à face dans un tel format depuis la rupture, il y a 35 ans, de leurs relations diplomatiques suite à la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran. Ils se sont depuis cette date rencontrés à maintes reprises mais pas sous un tel format annoncé publiquement. Des discussions avaient eu lieu en 2013 à Oman, mais n'avaient été révélées que par la suite. Toutefois, l'heure n'est pas encore à la photo souvenir et la presse est tenue à l'écart. Ces discussions sont un sujet polémique. Aux Etats-Unis, les faucons et les défenseurs d'Israël mettent en doute la sincérité de Téhéran, tandis qu'en Iran les adversaires d'une ouverture vers Washington sont prêts à dénoncer tout franchissement de lignes rouges par les négociateurs. Outre la réunion avec la délégation américaine, les Iraniens ont programmé des bilatérales: avec le représentant français, mercredi en fin de matinée à la mission iranienne à Genève, puis à Rome avec le Russe et avec l'Allemand dimanche à Téhéran. L'Iran prépare ainsi la prochaine session avec les 5+1 du 16 au 20 juin à Vienne, où les deux parties espèrent débuter la rédaction d'un accord global. Des discussions bilatérales offrent une plateforme beaucoup plus efficace pour un vrai marchandage que les discussions formelles du cadre des 5+1, estime Ali Vaez, analyste iranien au sein de l'International Crisis Group (ICG). Ces négociations ont reçu une note positive inattendue d'un général israélien, Itai Brun, chef de la division de recherche des renseignements militaires. Dans une intervention lundi à la conférence annuelle d'Herzliya sur la doctrine de sécurité d'Israël, il a estimé que l'Iran respecte l'accord intérimaire conclu en novembre dernier avec les grandes puissances. La pression des sanctions économiques le conduisent au dialogue, que nous considérons comme sérieux en vue d'un accord permanent, a-t-il dit. La volonté de l'Iran de parvenir à la capacité nucléaire demeurera même si un accord est signé, a-t-il toutefois estimé. Mais pour Youval Steinitz, le ministre israélien des Affaires stratégiques, un accord international qui laisse l'Iran à la lisière de la capacité nucléaire est pire qu'une absence d'accord.