La révision des mécanismes de soutien au secteur de l'agriculture en vigueur actuellement, constitue la doléance la plus importante soumise au gouvernement par les professionnels du secteur. Dans une rencontre avec le chef de l'Exécutif, lundi à Alger, le secrétaire général de l'Union des paysans algériens (UNPA), Mohamed Allioui, a indiqué que cette problématique constitue une préoccupation majeure au sein de son organisation. Parmi les plus importantes doléances qui ont été soumises par les fellahs au chef du gouvernement, figure, notamment, la révision des mécanismes étatiques actuels de soutien au secteur, en favorisant la formule de soutien à la production, a affirmé, M. Allioui, à l'issue de la réunion à huis clos qui a regroupé les membres du conseil national de l'UNPA, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN) et le chef du gouvernement Le secrétaire général de l'UNPA a, également, soutenu que les fellahs ont sollicité la mise en place de mécanismes "susceptibles de barrer la route aux intermédiaires et autres maquignons qui profitent actuellement du soutien de l'Etat au secteur de l'agriculture". "Le soutien de l'Etat doit aller vers les véritables fellahs", a-t-il souligné, ajoutant que "la meilleure formule pour arriver à des résultats sur cette question est l'adoption de mécanismes qui permettent de soutenir la production et les moyens de production". Abordant les problèmes des éleveurs, M. Allioui a relevé que la situation actuelle "ne favorise pas les véritables éleveurs", qui se trouvent, a-t-il dit, dans l'obligation de solliciter d'autres intermédiaires que l'office d'Etat des céréales qui les alimente habituellement en aliments de bétail. Il a, dans ce contexte, proposé la création de coopératives d'éleveurs, afin qu'elles soient l'unique interlocuteur de l'Etat, ajoutant que "l'Etat doit réfléchir, aussi, à la création d'un office susceptible de contrôler la destination de son soutien". "Il y a également le problème de la fiscalité à prendre en charge", a-t-il estimé, arguant du fait que les exploitations agricoles collectives ne bénéficient pas du soutien de l'Etat alors qu'elles sont appelées à payer des impôts à l'instar des exploitations agricoles privées. Tout en relevant que cette situation a sanctionné les fellahs des exploitations agricoles collectives, qui, selon lui, abandonnent le travail de leurs exploitations, il a plaidé pour la révision de la loi 87-19, relative à l'organisation des exploitations agricoles collectives. La question de la commercialisation a été, également, au centre de la réunion à huis clos du conseil national de l'UNPA avec le chef du gouvernement, a indiqué M. Allioui, qui a rappelé le devoir de l'Etat de protéger la production afin d'éviter, a-t-il dit, la situation de 2005 où l'abondance de la production de la pomme de terre avait obligé les agriculteurs à éviter de cultiver ce produit de consommation de base l'année suivante. "L'UNPA refuse l'idée du holding dans le secteur de l'agriculture", a-t-il soutenu également , ajoutant que "cet organisme méconnaît les questions relatives au secteur". S'agissant de la filière du lait, il a souligné que "l'UNPA est contre l'achat direct par l'Etat de vaches laitières au profit des éleveurs", de crainte de voir ces vaches finir dans les abattoirs, a-t-il argué. Le secrétaire général de l'UNPA a estimé qu'il est "opportun" d'aider les éleveurs à acquérir les vaches laitières, en prenant en charge une partie des prix à l'acquisition et "exhorter les producteurs de lait à aider les éleveurs”.