Il faut régler définitivement le problème du foncier et majorer les subventions agricoles. Voici deux des principales recommandations émises par les professionnels de l'agriculture et les secrétaires généraux des chambres d'agriculture qui ont pris part, hier, aux travaux de l'assemblée générale de la Chambre nationale d'agriculture (CNA). Plusieurs thèmes ont été abordés et débattus à l'occasion. Les participants ont eu à évoquer un certain nombre de contraintes qui entravent l'essor du secteur de l'agriculture, principalement la question du statut des terres. En effet, le problème du foncier reste posé avec acuité et pratiquement tous les participants à l'AG de la CNA l'ont soulevé au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, présent à la clôture des travaux, avant de lui transmettre une série de recommandations ayant trait notamment à l'augmentation des subventions agricoles. A ce propos, le président de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, a plaidé pour une subvention allant jusqu'à 10%, au lieu des 4,5 % actuellement. En effet, les subventions versées par les pouvoirs publics pour le développement du secteur agricole n'excèdent pas les 5%, alors qu'en Europe elles sont de l'ordre de plus de 40%. Les agriculteurs réclament également une véritable banque agricole prête à financer leurs investissements. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture a promis de soumettre les doléances des professionnels au gouvernement. Evoquant, par ailleurs, la production agricole, notamment en ce qui concerne certaines filières en crise comme celle de la pomme de terre, Said Barkat a tenu à rassurer comme à son accoutumée, en affirmant que la récolte sera bonne cette année. A en croire donc le ministre de l'Agriculture, la crise de la pomme de terre qui s'est déclenchée au début de l'été 2007 en Algérie ne risque pas de se reproduire. S'agissant de la production laitière, le ministre de l'Agriculture a indiqué que celle-ci a enregistré une hausse de près de 700 millions de litres durant la période 2000-2006, tout en reconnaissant que la problématique de l'organisation des opérations de collecte demeure encore posée. Saïd Barkat a saisi l'occasion, également, pour tirer à boulets rouges sur ses détracteurs, "les ennemis du secteur" comme il les nomme qui, selon lui, ne veulent pas que l'agriculture algérienne s'émancipe.