Pékin a décidé d'acheminer quatre nouvelles plateformes pétrolières en mer de Chine méridionale, ont annoncé vendredi les autorités et la presse, en dépit des récentes tensions déclenchées par l'installation d'une telle infrastructure à proximité d'îles que se disputent la Chine et le Vietnam. Ce développement n'est susceptible que de jeter de l'huile sur le feu qui couve entre les deux voisins communistes rivaux. Il n'était toutefois pas confirmé que l'une de ces plateformes serait installée dans une zone maritime explicitement revendiquée par le Vietnam, qui ne cesse de dénoncer les ambitions territoriales de Pékin dans les mers en face de ses côtes. De fait, deux des quatre infrastructures ont pour l'heure été placées au large de Hong Kong, selon un communiqué de l'Administration de la sûreté maritime chinoise, soit une zone non sujette à controverse de souveraineté. Les activités de ces plateformes représenteront des opérations normales situées dans les eaux côtières des provinces chinoises du Guangdong et de Hainan, a affirmé vendredi Mme Hua Chunying, porte-parole de la diplomatie chinoise. Elle n'a pas précisé à quelle distance du rivage seraient remorquées les plateformes de forage. Je crois que chacun a le droit de faire des choses devant sa maison sans que les autres viennent s'en occuper, a commenté Mme Hua. L'une des quatre plateformes, identifiée sous le nom de Nanhai 9, est en voie d'acheminement dans la même zone où la Chine a installé des puits de forage il y a environ cinq ans, qui sont toujours en exploitation, a déclaré le général Nguyen Quang Dam, de la police vietnamienne, cité par la presse. Nous suivons la situation de près et nous avons déjà prévu des mesures suivant les scénarios qui vont se nouer. La Chine et le Vietnam ont des différends territoriaux de longue date sur les archipels des Paracels et des Spratleys en mer de Chine du Sud, dont les fonds sont supposés riches en pétrole et qui constituent d'importantes voies maritimes. L'installation début mai par Pékin d'une plateforme pétrolière en mer de Chine méridionale avait conduit à des émeutes antichinoises meurtrières au Vietnam, avec des saccages d'entreprises chinoises, entre autres. Depuis, Pékin et Hanoï échangent des propos acrimonieux quotidiens et une rencontre officielle cette semaine a échoué à trouver une issue à l'impasse. Le Premier ministre vietnamien, Nguyen Tan Dung, et son ministre des Affaires étrangères ont reçu mercredi à Hanoï le plus haut responsable de la politique étrangère chinoise, le conseiller des Affaires d'Etat Yang Jiechi. Chaque partie a campé sur ses positions.