Les Bourses européennes ont toutes baissé avant-hier, victimes des indicateurs européens et notamment français qui ont été tempérés par de bons chiffres chinois et américains. "Les bons chiffres chinois laissaient présager une ouverture plus calme, mais les marchés ont été pas mal pénalisés par les mauvais chiffres d'activité montrant un ralentissement notable surtout en France", a souligné Andrea Tuéni, analyste chez Saxo Banque. "Pour autant le marché n'a pas trop mal résisté, mais les investisseurs ont du mal à trouver une dynamique d'achat", a-t-il poursuivi, en soulignant que les "bons chiffres américains" avait eu un effet bénéfique mais néanmoins mesuré. "Les actions en Europe avaient commencé la journée du mauvais pied alors que les espoirs d'un rebond grâce à de bonnes statistiques chinoises ont été douchés par les inquiétudes sur l'Irak et des indices (PMI) dans les services et le secteur manufacturier en Europe inférieurs aux attentes", a commenté Jasper Lawler, analyste de CMC Markets UK. L'indice Eurostoxx a perdu 0,60 %. A Paris, le CAC 40 a perdu 25,77 points à 4 515,57 points, dans un volume d'échanges modéré de 2,8 milliards d'euros. Alstom a fini dernier (-4,11% à 26,85 euros), après une nette progression à l'ouverture. Bouygues a perdu 2% à 31,64 euros. Le dossier Alstom a eu un impact négatif sur d'autres valeurs dont l'Etat est actionnaire comme Safran (-2,04% à 48,14 euros), Airbus (-1,66% à 49,36 euros) ou encore EDF (-2,88% à 23,47 euros), en raison de spéculations autour d'éventuelles cessions de titres pour financer l'opération sur Alstom. En tête du CAC 40, Alcatel-Lucent a retrouvé de l'élan après plusieurs séances de baisse (+4,77% à 2,75 euros). BNP Paribas a peu réagi (-0,45% à 50,96 euros) aux informations selon lesquelles un accord pourrait intervenir avec la justice américaine sur une amende de huit à neuf milliards de dollars. La Bourse de Londres a terminé en baisse de 0,36%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 24,64 points à 6 800,56 points. Parmi les promoteurs immobiliers Barratt Developments a perdu 2,72% à 350,8 pence. Les compagnies aériennes ont terminé dans le rouge sur fond de hausse récente des prix du pétrole avec l'Irak. EasyJet a reculé de 2% à 1 423 pence. Shire a abandonné 1,56% à 4 303 pence après avoir précisé ses ambitions d'entreprise indépendante. Les minières ont en revanche progressé grâce à un bon indicateur manufacturier HSBC pour la Chine, à l'image de BHP Billiton (+1,92% à 1 938 pence), Randgold Resources (+1,83% à 4 900 pence) ou Anglo American (+0,96% à 1 470,5 pence). BG Group a pour sa part pris 2,50% à 1 270,5 pence alors que Deutsche Bank a relevé son objectif de cours sur le titre. A Francfort, le Dax a fini à 9 920,92 points, en recul de 0,66%, et le MDax des cinquante valeurs moyennes a cédé 0,83% à 16 846,97 points. Ce sont des industriels qui s'en sont le mieux sorti. ThyssenKrupp a gagné 2,01% à 21,83 euros, suivi de RWE (+0,59% à 31,72 euros) et un peu plus bas son concurrent EON (+0,27% à 14,97 euros). L'action Munich Re a progressé de 0,43% à 162,05 euros après que Fitch a maintenu son "AA-" sur la dette de long terme du réassureur. Siemens a lâché 1,68% à 98,57 euros. Merck KGaA, qui va procéder lundi prochain à la division par deux de la valeur nominale de son action, a reculé de 1,51% à 127,50 euros. La Bourse de Bruxelles a reculé de 0,54% à 3 149,10 points. La plus forte baisse a été enregistrée par le bancassureur KBC (-2,68% à 40,00 euros), suivi par le groupe immobilier Befimmo (1,12% à 54,53 euros). Dans le même secteur, Cofinimmo (gestion immobilière) s'en est mieux sorti et a enregistré la plus forte progression de la séance (+2,95% à 91,31 euros). La Bourse de Lisbonne a reculé de 1,09% à 7021,63 points, pénalisée à nouveau par la chute de Banco Espirito Santo (BES), qui continue à accuser le coup de l'annonce du départ de son P-DG. La BES, première banque cotée du Portugal, a perdu 3,07% à 0,85 euro et son principal actionnaire, la holding Espirito Santo Financial Group (ESFG), a plongé de 5,85% à 2,44 euros. La BCP, deuxième banque portugaise en capitalisation boursière, a baissé de 3,15% à 0,16 euro. La BPI est restée inchangée, à 1,60 euro. Parmi les perdants figuraient aussi le groupe de presse Impresa (-5,29% à 1,61 euro) et le distributeur Jeronimo Martins (-1,97% à 12,20 euros). La Bourse de Madrid a terminé en baisse de 0,33%, à 11 118,3 points. Les grandes banques espagnoles ont fini dans le rouge: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a perdu 0,34%, à 7,815 euros, BBVA a fini en baisse de 0,35%, à 9,603 euros et CaixaBank a terminé sur une chute plus prononcée, de 0,73%, à 4,638 euros. Le géant pétrolier Repsol a reculé de 0,41%, à 19,545 euros, ne profitant pas de l'annonce faite peu avant la clôture de Bourse d'une importante découverte d'hydrocarbures en Russie. Nouveau venu dans l'indice des valeurs vedettes espagnoles, le groupe spécialiste des énergies renouvelables Abengoa a fait une entrée morose: l'action a plongé de 3,51%, à 4,15 euros. Il remplace le premier groupe agroalimentaire espagnol Ebro, qui sort de l'Ibex-35. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,55% à 415,59 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le fabricant de systèmes de lithographie pour l'industrie des puces électroniques ASML, qui a gagné 2,43% à 67,92 euros, et par le numéro un mondial de la peinture Akzo Nobel, qui a, lui, perdu 1,89% à 54,56 euros. Milan a clôturé en baisse de 1,33% à 21 695 points. Finmeccanica est demeurée la plus recherchée, soutenue par des spéculations sur une vente de sa filiale AnsaldoBreda. Le titre a grimpé de 2,45% à 6,9 euros. Eni de son côté a progressé de 0,20% à 19,99 euros. La quasi-totalité du reste de l'indice a terminé dans le rouge: UniCredit a reculé de 1,66% à 6,505 euros, et l'électricien Enel a chuté de 3,38% à 4,286 euros. Terna ferme la marche avec une baisse de 4,57% à 3,926 euros. La Bourse suisse a enregistré un léger repli. L'indice SMI des 20 valeurs vedettes a clôturé la séance à 8644,57 points, en baisse de 0,66%. La chimie et le secteur pharma ont particulièrement souffert. Syngenta, numéro 1 mondial de l'agrochimie a reculé de 1,77% à 327,10 francs. Le bon de participation Roche a également perdu, avec -1,49% à 265 francs. Novartis a reculé quant à lui de 0,80% à 80,75 francs.