Les Bourses européennes ont fini avant-hier en nette baisse, pénalisées par les récentes difficultés du secteur bancaire portugais, en premier lieu Banco Espirito Santo (BES). La première banque cotée du Portugal, confrontée aux difficultés financières de sa holding Espirito Santo International (ESI), a été suspendue de la Bourse afin d'enrayer une chute de plus de 17%. Quelques heures plus tôt, son principal actionnaire, Espirito Santo Financial Group (EFSG), avait lui-même décidé de suspendre sa cotation quand son titre chutait de 8,85%. Néanmoins, selon Andréa Tuéni, analyste à Saxo Banque, les difficultés de ces banques ont servi de "prétexte aujourd'hui" pour accélérer la baisse, "en l'absence d'argument" pour monter. Il estime que le marché est plutôt "tenté de prendre des profits et d'attendre de nouveaux éléments", comme des résultats d'entreprises". Le marché est aussi affecté par de mauvais chiffres sur la production industrielle en France (-1,7%) et en Italie (-1,2%) en mai, qui confirment des baisses en Allemagne et au Royaume-Uni, annoncées plus tôt dans la semaine. L'Eurostoxx a reculé de 1,64%. Lisbonne a plongé de 4,18% à 6 105,24 points après avoir chuté de 3% mardi puis de 2% mercredi. L'ensemble des 20 titres de son principal indice, le PSI 20, ont fini dans le rouge. Portugal Telecom, très exposé à la dette d'une des sociétés du groupe Espirito Santo, a reculé de 6,8% à 1,86 euro. Les autres valeurs financières de la place portugaise figuraient parmi les titres les plus pénalisés: la BCP a cédé 6% à 0,10 euro et la BPI 5,96% à 1,33 euro. A la Bourse de Paris, l'indice CAC 40 a reculé de 1,34%, à 4 301,26 points, effaçant presque tous ses gains depuis le début de l'année. Parmi les valeurs, Teleperformance a bondi (+3,08% à 47,46 euros) après l'annonce du rachat des opérations d'Aegis aux Etats-Unis, aux Philippines et au Costa Rica. Les valeurs bancaires et industrielles ont en revanche reculé, soumises à des prises de bénéfices. Parmi les banques, BNP Paribas a perdu 1,40% à 47,69 euros, Crédit Agricole 2,06% à 10 euros et Société Générale 2,15% à 36,69 euros. Dans les valeurs industrielles, ArcelorMittal a lâché 1,70% à 10,68 euros, Saint-Gobain 3,36% à 38,30 euros et Schneider Electric à 2,51% à 65,61 euros. A Francfort, l'indice Dax a perdu 1,52% à 9 659,13 points, et l'indice MDax des valeurs moyennes a cédé 0,92% à 16 280,14 points. Si les banques ont subi le contrecoup des déboires de BES, elles n'ont pas enregistré les plus mauvaises performances: Commerzbank a lâché 2,04% à 10,83 euros et Deutsche Bank 1,98% à 25,51 euros. Le groupe aérien Lufthansa a chuté de 3,84% à 14,65 euros au lendemain d'annonces stratégiques jugées peu convaincantes, tandis que le chimiste BASF s'est replié de 2,43% à 83,42 euros après un accord avec son partenaire Alpek sur la reprise d'activités sur le continent américain. La Bourse de Londres a baissé de 0,68%, l'indice FTSE-100 ayant perdu 45,67 points à 6 672,37 points. Une fois de plus, les banques ont accusé le coup à l'image de Barclays (-1,65% à 208,27 pence) ou de Royal Bank of Scotland (-0,41% à 311,90 pence). Le groupe boursier London Stock Exchange a cédé 3,07% à 1875 pence et la compagnie aérienne "low-cost" EasyJet 1,17% à 1 264,59 pence. Le groupe de luxe Burberry a en revanche progressé de 3,17% à 1 453,68 pence après une solide hausse de ses ventes au premier trimestre. A Madrid, l'indice Ibex a reculé de 1,98% à 10 533,6 points, après avoir frôlé les -3%. La banque Banco Popular et ACS, numéro un du BTP en Espagne, ont décidé de reporter deux émissions de respectivement 750 et 500 millions, face à la volatilité des marchés. Banco Popular, qui a perdu jusqu'à 5,33% pendant la séance, a terminé la en recul de 1,95% à 4,614 euros et ACS en baisse de 1,79% à 30,99 euros. Les autres valeurs étaient dans le rouge, dont les banques Santander (-2,35%, à 7,445 euros), BBVA (-1,61%, à 9,116 euros) et CaixaBank (-2,69% à 4,261 euros). A Milan l'indice FTSE Mib a perdu 1,90% à 20 488 points. Les baisses notables sont à mettre au compte du groupe de télévision Médiaset (-4,83% à 3,352 euros), de la banque Monte Paschi di Siena (-4,29% à 1,338 euros), ou du groupe italien de boissons et de spiritueux Campari (-3,59% à 5,91 euros). A l'inverse, parmi les hausses, le géant italien de l'aéronautique et de la défense Finmeccanica a engrangé 2,10% à 7,065 euros. La Bourse de Bruxelles a reculé de 0,97% à 3 097,19 points, les valeurs financières, un temps en forte baisse de la séance, ont finalement limité leurs pertes. La plus forte baisse a été enregistrée par GDF Suez qui a reculé de 1,84% à 19,50 euros. Seules 5 des 20 valeurs de l'indice Bel 20 ont terminé dans le vert. La plus forte hausse a été enregistrée par le groupe immobilier Befimmo (+0,47% à 57,23 euros). A la Bourse suisse, l'indice SMI a clôturé en baisse de 0,77% à 8 474,23 points, alignant ainsi cinq séances successives de repli. Adecco a affiché la plus forte baisse, chutant de 4,48% à 67,20 francs. Les valeurs bancaires ont été sous pression. Credit Suisse a cédé 2,10% à 25,12 francs et Julius Baer 1,23% à 36,05 francs. Seul l'horloger Swatch Group a terminé dans le vert, grimpant de 2,54% à 524,50 francs, alors que les résultats de Burberry ont rassuré les investisseurs sur le secteur du luxe. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,73% à 403,39 points, la totalité des valeurs terminant dans le rouge. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe de prospection géologique Fugro, qui a chuté de 19,47% à 32,83 euros après un avertissement sur résultats.