"Nous allons relancer la pêche au corail juste après l'achèvement de l'élaboration des textes juridiques régissant l'activité, la maîtrise du volet technique de la plongée et l'aboutissement des discussions avec les professionnels", a indiqué le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, lors du forum de la Radio. Il faut rappeler que depuis 14 ans, la pêche du corail a été suspendue. Et il a été constaté par la suite que l'exploitation de cette ressource se faisait illicitement d'une manière destructrice à l'environnement. Et c'est justement pourquoi le ministre avait fait remarquer que l'exploitation de cette ressource était la "meilleure façon pour la protéger". Le ministre a souligné, d'autre part, que son département déployait des efforts pour mettre un terme au braconnage du corail algérien par des navires étrangers. Et c'est donc l'abondance du corail dans certaines zones de la côte algérienne qui a poussé les responsables à prendre une telle décision. Ainsi donc l'Algérie reprendra la pêche au corail à la fin de cette année après l'élaboration des textes législatifs relatifs à cette activité. Le ministre a également annoncé dans ce sillage la mise en service de plusieurs projets dans le domaine de l'aquaculture, rappelant que des plans de développement de wilayas étaient élaborés dans le cadre de l'encouragement de l'investissement privé. D'ailleurs il est tout aussi important de signaler que le projet de loi de finances 2014 a autorisé, dans son article 74, l'exploitation du corail sous forme de concession domaniale attribuée par voie d'adjudication pour une période de cinq ans et cela après 12 ans de son interdiction par un décret exécutif. Le plan de gestion a prévu l'instauration de deux zones d'exploitation, l'une à l'Est et l'autre à l'Ouest du pays, alors que les zones sont découpées en cinq secteurs, ce qui donne un total de dix secteurs. Cette réouverture de la pêche au corail a été précédée par la présentation d'un dossier de la part du ministère de la Pêche au Conseil interministériel qui s'est réuni le 1er septembre 2013 et qui l'a examiné et validé. Le dossier préparé par un groupe de travail intersectoriel a suggéré la mise en place d'un organisme chargé du suivi, du contrôle, de la régulation et du développement de la filière pêche au corail. La concession doit être cachetée par les autorités locales, alors que le quota de pêche est de l'ordre de 300 kilos par an pour chaque concessionnaire. Le décret exécutif portant les modalités d'exploitation de cette ressource prévoit notamment la création d'une agence de pêche durable qui devrait veiller à l'exploitation rationnelle de la ressource coralliaire. Des concessions seront attribuées à des exploitants par voie d'adjudication. Les concessions seront attribuées uniquement à des professionnels algériens, mais on aura besoin, tout de même, du savoir-faire étranger pour atteindre certaines profondeurs, précisent des spécialistes. L'Algérie dispose d'un potentiel important de corail, notamment rouge équivalent à 50% du potentiel mondial, selon des experts internationaux. Les zones coralliaires potentielles se situent entre Skikda et El Kala, à l'extrême est du pays. Quant à la commercialisation, elle est attribuée d'une manière exclusive à l'Agence nationale pour la distribution et la transformation de l'or et des autres métaux précieux (AGENOR). D'autre part, M. Ferroukhi a fait savoir que la révision de la loi relative aux activités de la pêche et de l'aquaculture -qui passera bientôt au Conseil des ministres- allait apporter de nouvelles mesures de facilitation notamment dans le domaine de l'aquaculture. "La formation est le mécanisme le plus important pour moderniser le secteur qui a besoin d'une main-d'oeuvre qualifiée pour maîtriser les nouvelles techniques", a insisté le ministre, avant d'ajouter que les autorités allaient travailler davantage durant les cinq prochaines années pour renforcer la formation avec notamment l'acquisition de nouveaux navires-écoles. L'invité de la radio a indiqué en outre que la nouvelle réglementation de l'activité de la pêche "garantit plus de droits à tous les pêcheurs, notamment en ce qui concerne la protection de leur santé". Il a annoncé l'entrée en vigueur dans les semaines prochaines d'un nouveau décret lequel devra réguler l'activité de mandataire. Par ailleurs, le ministre a annoncé la mise en service des ports de Cap Djenet (Boumerdès), d'El-Kala (Tarf) et de Jijel vers la fin de l'année en cours ajoutant que de nouveaux projets dans le secteur sont prévus.