Le président de la commission consultative chargée de la promotion des droits de l'homme, M. Farouk Ksentini, a indiqué que les Etats-Unis ont retiré les conditions qu'ils avaient imposées à l'Algérie concernant la libération des 17 Algériens détenus au camp de Guantanamo. Dans une déclaration en marge de la journée d'étude tenue hier à la résidence El Mithak portant sur la diplomatie parlementaire, il a souligné qu'il avait reçu, la semaine dernière, l'ambassadeur des USA en Algérie, M. Robert Ford, qui lui a affirmé que son pays a renoncé à l'ensemble des conditions qu'il a voulu imposer à l'Algérie pour la libération des détenus algériens de Guantanamo, d'autant que les Etats-Unis comptent fermer ce camp définitivement. Il est à noter que ces conditions concernaient le retrait des passeports à ces détenus algériens, ainsi qu'elles imposaient à l'Algérie de leur interdire de voyager en Europe et la forçait à les juger, des conditions qui ont été rejetées par l'Algérie au tant qu'Etat souverain. Il faut rappeler, à ce titre, que les déclarations faites mercredi dernier par le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, marquent les positions officielles de l'Algérie sur ce dossier en affirmant que l'Algérie n'acceptera aucune condition pour le rapatriement des Algériens détenus dans la prison de Guantanamo. "Qu'il existe ou non des conditions, nous n'en accepterons aucune", a tenu à préciser Belaïz, en marge de la conférence gouvernement-walis. Il avait également tenu à rappeler que "personne ne pourra interdire aux Algériens de retourner dans leur pays et si ces derniers ont commis des crimes, ils seront jugés selon la loi". Tout en démentant les informations faisant état d'un refus de certains détenus algériens de retourner au pays. "Aucun Algérien détenu à Guantanamo n'a refusé de revenir au pays". Il a également rappelé qu'une délégation algérienne de haut niveau s'est rendue dans cette prison et a recensé 17 détenus algériens. Le ministre avait déjà évoqué le cas de ces détenus en juillet dernier, affirmant qu'ils seront transférés en Algérie pour y être jugés. Il avait aussi précisé qu'"un groupe de travail mis sur pied pour prendre en charge l'affaire des Algériens détenus à Guantanamo s'est rendu sur place et a confirmé l'identité de 17 Algériens", et que "leur procès se déroulera en Algérie, conformément à la loi algérienne, dans le cas où ils seraient reconnus coupables d'un quelconque crime, sans condition ni contrainte de quelque partie que ce soit". Pour sa part, l'ambassadeur des USA en Algérie avait souligné, au sujet des Algériens détenus dans les camps de détention de Guantanamo, que "pour l'instant, nous espérons que les détenus algériens puissent retourner en Algérie", ajoutant qu'à ce sujet, des "discussions sont en cours avec le gouvernement algérien" et que "les choses avancent". Par ailleurs, M. Ksentini nous a affirmé que le rapport annuel portant sur la situation des droits de l'homme en Algérie est dans sa phase finale et qu'il sera remis au président de la République en décembre. Dans ce cadre, il a ajouté que le rapport contient des propositions concernant la liberté de la presse et la situation sociale avec l'apparition des phénomènes de harragas et kamikazes.