Les menaces égyptiennes de saisir la justice internationale pour se plaindre des «agressions» présumées contre leurs supporters à Khartoum sont des «bouffonneries», a déclaré hier sur les ondes de la chaîne III Mustapha Farouk Ksentini, président de la Commission Nationale Consultative pour la Promotion et la Protection des Droits de l'Homme (CNCPPDH). «Les instances internationales ne sont pas les souks du Caire. La Cour internationale de justice n'est pas compétente pour ce genre de conflit. Les légistes égyptiens doivent revoir les lois des instances internationales», a affirmé non sans ironie Farouk Ksentini. Et d'enchaîner : «c'est l'Algérie qui est la victime dans cette affaire. Nous ne pouvons répondre aux insultes des égyptiens que par le mépris». Il a vivement dénoncé, dans ce contexte, le geste inexcusable des avocats égyptiens qui ont brûlé dans une manifestation anti-algérienne le drapeau national. «C'est un geste indigne pour un pays qui se targue d'être le berceau de la civilisation», a estimé le président de la CNCPPDH. Les «avocats» égyptiens ont organisé un rassemblement pour exiger «l'internationalisation du conflit avec l'Algérie et la saisine de la Ligue des pays arabes ainsi que du Tribunal pénal international (TPI)». Les «hommes de droit» égyptiens ont également demandé «des excuses officielles du gouvernement algérien». Passons aux choses sérieuses ! Farouk Ksentini est revenu sur l'affaire des ressortissants algériens détenus à la prison américaine de Guantanamo. Il a annoncé que 13 Algériens sont encore emprisonnés dans cette Base militaire. Questionné sur un possible recours des ex-détenus à la justice américaine -pour demander des dédommagements aux longues années passées dans cette prison militaire-, il a répondu que la procédure est longue et coûte très chère.«Les Algériens détenus à Guantanamo ont le droit à une indemnisation», a souligné Farouk Ksentini, tout en précisant que l'Etat ne peut pas se substituer à leur place pour demander un dédommagement. En d'autres termes, l'Etat ne va pas prendre en charge financièrement les procédures judiciaires. Le dédommagement des ex-détenus de Guantanamo est devenu un sujet d'actualité -après l'acquittement par le tribunal d'Alger- cette semaine de deux Algériens, détenus pendant sept ans dans la prison militaire américaine de Guantanamo (Cuba). Ils étaient accusés d'appartenance à un groupe terroriste. Les deux hommes, Faghoul Abdelli et Mohamed Terari, avaient été remis le 15 août 2008 aux autorités algériennes par les Etats-Unis après leur libération de la prison de Guantanamo où ils avaient été détenus pendant sept ans, sans jugement. Selon l'accusation, les deux ex-détenus de Guantanamo avaient quittés l'Algérie au début des années 1990 pour aller en Allemagne, avant de se rendre en Afghanistan- jusqu'aux attentats de New-York du 11 septembre 2001 -et d'être arrêtés par la police pakistanaise. Pendant le procès, les deux accusés ont nié leur appartenance à un groupe terroriste en Afghanistan. Ils ont affirmé qu'ils avaient été sauvagement torturés au cours de leur emprisonnement à Guantanamo. Revenant à la situation des droits de l'Homme en Algérie, Farouk Ksentini a annoncé que le rapport annuel de sa commission sera remis en fin d'année au président de la République. «Les droits de l'Homme vont mieux en Algérie. Les choses vont dans la bonne voie et il y a des progrès chaque année», signale Farouk Ksentini. Il a vivement critiqué, à ce propos, les jugements «excessifs» des ONG hostiles à l'Algérie.