Les cours du pétrole coté à New York ont poursuivi leur recul avant-hier, terminant à leur plus bas niveau depuis six mois, pénalisés par l'anticipation d'une hausse des réserves de brut aux Etats-Unis. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre a baissé de 29 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 97,88 dollars, un niveau plus atteint en clôture depuis début février. L'un des facteurs tirant les prix de l'or noir vers le bas est le fait que la cadence des raffineries américaines devraient ralentir dans les semaines à venir, faisant par ricochet reculer la demande en brut, a relevé Tim Evans de Citi. L'interruption de la raffinerie de Coffeyville dans le Kansas, en raison d'un incendie dans une de ses unités de production, fait ainsi craindre aux acteurs du marché une nette remontée des stocks du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud du pays), où sont entreposées les réserves servant de référence au WTI. Cette raffinerie d'une capacité de 115 000 barils par jour, est directement reliée à Cushing par un oléoduc et devrait être hors service pendant quatre semaines, a souligné Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion. Les investisseurs montrent aussi des signes d'inquiétude face à l'annonce d'une remontée des réserves d'essence à leur plus haut niveau depuis mars, alors même que la saison des grands déplacements en voiture est censée être à son pic. Les chiffres sur l'emploi américain publiés avant le début de la séance vendredi laissait de plus augurer une demande pour les produits raffinés plus faible que prévu, a relevé John Kilduff d'Again Capital. Selon les données publiées par le département du Travail, l'économie des Etats-Unis a continué de créer des emplois en juillet, mais à un rythme plus faible que ne le prévoyaient les analystes. Les cours du brut pâtissent par ailleurs d'une certaine distanciation des courtiers face aux risques géopolitiques, selon Gene McGillian de Tradition Energy. On est revenu à des niveaux datant d'avant le début de la crise ukrainienne, de la crise irakienne, de la crise à Gaza, a-t-il remarqué. Les craintes de perturbations de l'offre de pétrole au niveau mondial ont semble-t-il été balayées puisque rien ne s'est vraiment passé pour l'instant de ce côté. En Asie, les prix du pétrole continuaient de baisser dans les échanges matinaux en raison d'une possible hausse des stocks de brut et d'essence aux Etats-Unis et minés par la tendance baissière sur le marché des actions. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre perdait 19 cents, à 97,98 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance reculait de 13 cents, à 105,89 dollars. "Les cours du pétrole sont sous pression après le fort recul de Wall Street", a expliqué Michael McCarthy, analyste chez CMC Markets à Sydney.