Les cours du café ont fortement grimpé cette semaine, en raison de craintes sur les récoltes brésiliennes en 2014 et 2015, tandis que le sucre continuait sa baisse et que le cacao marquait un nouveau plus haut en plus de trois ans. Le café repasse la barre des 200 cents la livre Les cours du café ont vigoureusement poursuivi leur rebond cette semaine, après une série d'informations faisant état d'une production brésilienne sérieusement affectée par la sécheresse du début d'année. L'arabica a ainsi atteint vendredi son plus haut niveau depuis trois mois, à 207,40 cents la livre, tandis que le robusta a marqué le même jour un plus haut depuis mi-mai, à 2139 dollars la tonne. "Les rapports sur le terrain font état de grains petits et mal formés, un nombre plus important de grains étant nécessaire pour remplir un sac" standard de 60 kilos, a rapporté Sterling Smith, analyste chez Citi. Ainsi, le Conseil national du café (CNC) prévoit dorénavant une récolte brésilienne comprise entre 40 et 43 millions de sacs pour 2014, contre 49 millions auparavant. Le Brésil (premier producteur mondial, principalement d'arabica) a été affecté par une sécheresse historique au cours des premiers mois de l'année, qui a particulièrement touché les zones caféières au moment crucial du développement des fruits des caféiers. Initialement, l'arabica a été fortement dopé, atteignant un plus haut en deux ans en avril (à 219 cents la livre). Il a ensuite perdu une partie de ses gains, oscillant au gré des spéculations, tantôt optimistes tantôt pessimistes, sur la qualité de la récolte brésilienne. Le mouvement de hausse semble maintenant de nouveau enclenché, d'autant qu'il y a également des craintes sur la récolte de l'année prochaine. Les opérateurs s'inquiètent notamment d'une floraison prématurée des caféiers en raison du temps actuellement pluvieux, ont signalé les analystes de Commerzbank. Le CNC estime déjà que la récolte 2015 s'établira autour de 40 millions de sacs (contre 49,15 millions de sacs en 2013). Par conséquent, l'arabica pourrait grimper jusqu'à 300 cents la livre, voire 400 cents, au cours des 24 prochains mois, a prévenu M. Smith.
Le cacao poursuit sa hausse Les prix du cacao ont continué de monter cette semaine, dans un marché qui reste caractérisé par un déficit d'offre et une forte hausse de la demande. La fève brune cotée à Londres a même atteint vendredi un plus haut depuis trois ans et quatre mois, à 2.028 livres sterling la tonne. Le cacao affiche une nette progression depuis le début de l'année (+17% à Londres, +19% à New York), après avoir bondi de 25% l'année dernière. "La forte demande continue de soutenir le marché", a expliqué Sterling Smith. Les volumes de fèves concassées (utilisés comme baromètre de la demande) en Amérique du Nord et en Asie ont progressé de respectivement 4,52% et 5,2% au deuxième trimestre, selon les données publiées mi-juillet par le secteur. Couplée à un déficit d'offre sur le marché (évalué à 75.000 tonnes pour la saison 2013/2014 par l'Organisation internationale du cacao), cette vigoureuse demande soutient les cours du cacao. Les analystes pointent également le rôle des investisseurs spéculatifs dans la hausse des prix de la fève brune.
Le sucre continue sur sa tendance baissière Contrairement au café et au cacao, les cours du sucre ont chuté cette semaine, continuant sur leur tendance baissière amorcée fin juin. Le sucre est ainsi tombé vendredi à son plus bas niveau depuis mi-avril à Londres (à 436,40 dollars la tonne) et depuis mi-février à New York (à 16,40 cents la livre). Comme les deux semaines précédentes, le sucre continue d'être affecté par les avancées rapides de la récolte au Brésil (premier producteur et exportateur mondial), a rappelé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. De plus, "les inquiétudes autour d'El Niño se dissipent, ce qui retire une partie de la prime de risque", a expliqué Sterling Smith, de Citi. Le phénomène El Niño se traduit par un réchauffement des eaux de surface de l'océan Pacifique central et oriental et peut entraîner des perturbations climatiques dans plusieurs régions du monde, notamment en Inde, deuxième producteur et premier consommateur mondial de sucre. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 2114 dollars cette semaine, contre 2018 dollars la semaine précédente. Sur le ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en septembre valait 196,90 cents, contre 179,50 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 2019 livres sterling vendredi, contre 1984 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en septembre valait 3196 dollars, contre 3198 dollars sept jours plus tôt. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 436,50 dollars, contre 446,70 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 16,41 cents, contre 17,03 cents sept jours auparavant.